L'actualité mondiale Un regard humain

Le Président des Comores se félicite du nouvel élan pris par les relations entre son pays et la France

Le Président des Comores, Ikililou Dhoinine, à la tribune de l'Assemblée générale.
ONU/Eskinder Debebe
Le Président des Comores, Ikililou Dhoinine, à la tribune de l'Assemblée générale.

Le Président des Comores se félicite du nouvel élan pris par les relations entre son pays et la France

Le Président des Comores est revenu mercredi en détail devant l'Assemblée générale sur la situation de son pays, un petit état insulaire en développement qu'il considère « sous domination d'un autre Etat », la France, alors que l'ONU, a-t-il rappelé, « s'est prononcée, sans équivoque, en faveur de l'indépendance de l'archipel ». Ikililou Dhoinine a toutefois reconnu que le nouveau gouvernement français semblait témoigner d'une coopération nouvelle sur ce dossier.

Après avoir invoqué la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et les résolutions subséquentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, son Président a rappelé que les Comores étaient devenues État membre de l'ONU en 1975

« Je dois rappeler que tous les pays membres de l'Assemblée, y compris les pays européens, ont voté pour cette résolution. La France ne s'y est pas opposée », a tenu à préciser M. Dhoinine

Depuis, a-t-il assuré, les Comoriens n'ont cessé de réclamer l'application du droit international, mais en vain. […] « C'est ainsi, que la circulation des personnes entre les îles de l'archipel, un droit inaliénable, est entravée par une décision incompréhensible et inadmissible, des autorités françaises, qui ont imposé, en 1994, un visa entre Mayotte et les trois autres îles comoriennes », Anjouan, la Grande-Comore et Mohéli.

L'obligation de se procurer ce visa qui aurait, selon le chef de l'état comorien, provoqué la mort de près de 10.000 de ses compatriotes, fait du bras de mer séparant Mayotte des autres îles « le plus grand cimetière marin du monde ».

Dans tous les foras internationaux, y compris onusiens, a-t-il plaidé, la communauté internationale, « tout en reconnaissant le droit des Comoriens à recouvrer l'intégrité de leur territoire », a demandé que les deux parties concernées entrent en négociations en vue de trouver une issue durable et équitable à ce différend territorial, conformément à la législation internationale.

Ses prédécesseurs ont entamé des négociations avec l'État français, « mais force est de constater, que nous sommes toujours, à la case départ ». Après une première rencontre avec son homologue français, François Hollande, à Kinshasa, en marge du Sommet de la Francophonie, le Président Dhoinine a compris que les nouvelles autorités françaises étaient disposées, selon lui, à trouver une issue à la problématique comorienne.

« J'ai noté et je dois l'avouer ici, que la France d'aujourd'hui, est prête à endosser son rôle historique, conforme à un État respectueux du droit international », comme en témoigne la signature d'un document intitulé la Déclaration de Paris, qui consacre les relations nouvelles entre la France et les Comores.