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Le Liban, face au défi « existentiel » de l'afflux des réfugiés syriens

Le Président du Liban, Michel Sleiman.
ONU/Paulo Filgueiras
Le Président du Liban, Michel Sleiman.

Le Liban, face au défi « existentiel » de l'afflux des réfugiés syriens

Pour son Président Michel Sleiman, le premier des défis qui se posent aujourd'hui au Liban, ce sont les répercussions de la crise syrienne sur sa sécurité et son économie nationales, a-t-il dit devant l'Assemblée générale, qui poursuit son débat de haut niveau.

« En effet, certaines factions libanaises se sont ingérées dans le conflit sévissant en territoire syrien. En outre, le territoire libanais a subi des violations et des agressions à partir de territoires syriens frontaliers. Cette ingérence a eu lieu en concomitance avec des attentats terroristes contre des civils, notamment à Tripoli, ayant causé des dizaines de morts et des centaines de blessés. »

Cependant, a-t-il reconnu, le principal défi, « en ampleur et en urgence », et qui prend désormais une « dimension existentielle », c'est l'augmentation sans précédent du nombre de réfugiés en provenance de Syrie et qui excèdent les capacités d'accueil du Liban. « En effet, leur nombre dépasse désormais le quart de la population libanaise. Or, comme vous le savez, notre pays dispose d'une superficie et de ressources restreintes ainsi que d'un équilibre délicat. »

Aussi le Président a-t-il réitéré sa demande de soutien aux États membres pour alléger ce fardeau, en fournissant au Liban des ressources humaines et financières suffisantes, sachant que les engagements pris par l'ensemble des bailleurs de fonds lors de la conférence organisée par le Koweït en début d'année n'ont été que partiellement tenus.

Michel Sleiman a ensuite fustigé la persistance de l'occupation israélienne et de ses pratiques arbitraires ainsi que sa détermination à implanter de plus en plus de colonies illégales de peuplement, regrettant l'incapacité de la communauté internationale à parvenir à une solution juste et globale du conflit, qui tiendrait compte de la question des réfugiés dans les pays d'accueil voisins, y compris le Liban.

« Cet échec a nourri un sentiment d'injustice et une tendance à la violence et à l'extrémisme avec leur cortège de pertes humaines et matérielles, entravant les projets de développement économique et social à l'échelle du monde arabe. »

Après avoir plaidé pour une solution politique au conflit en Syrie, mais aussi pour une approche holistique au Moyen-Orient, le chef de l'État libanais a souligné la nécessité de « dissocier » le Liban des différents conflits en cours dans la région « puisqu'il est, en effet, inutile de l'impliquer dans la politique des axes ».