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Syrie : appel de l'UNICEF aux parties au conflit pour un accès humanitaire

En 2013, des enfants apprennent l'anglais dans une école soutenue par l'UNICEF à Deraa, en Syrie (archives).
UNICEF Syrie/2013/Kanawati
En 2013, des enfants apprennent l'anglais dans une école soutenue par l'UNICEF à Deraa, en Syrie (archives).

Syrie : appel de l'UNICEF aux parties au conflit pour un accès humanitaire

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a exprimé lundi sa préoccupation devant la situation de plus en plus désespérée des civils pris au piège par le conflit en Syrie, appelant à renforcer de toute urgence l'aide humanitaire, notamment auprès des enfants.

Alors que les chefs d'État et de gouvernement convergent vers New York pour la 68ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, l'UNICEF prévient que les enfants sont privés d'aide humanitaire, y compris de vaccinations vitales, d'accès à l'eau potable, d'abris, de services éducatifs et de soutien psychosocial, autant de conséquences de l'intensification du conflit en Syrie.

« Alors que se poursuivent les combats, certaines régions ont été assiégées pendant des mois, piégeant des familles qui luttent pour survivre », déclare la Directeur exécutif de l'UNICEF, Anthony Lake, dans un communiqué de presse. « Les enfants syriens souffrent depuis trop longtemps et continueront de subir les conséquences de cette crise pendant des années. »

« Nous devons, de toute urgence, avoir un accès sans restrictions à ces enfants. Les parties prenantes au conflit peuvent rendre cela possible en laissant opérer les travailleurs humanitaires », plaide-t-il.

La prochaine campagne de vaccination, qui coïncidera avec la Journée de la santé de l'enfant, le 7 octobre, sera l'occasion pour les parties au conflit de manifester leur volonté de protéger les enfants à l'intérieur de la Syrie contre des maladies facilement évitables grâce à la vaccination. Près de 700.000 enfants syriens n'ont pas toujours pas été vaccinés en raison de l'incapacité à leur prêter assistance.

Les services de base comme les soins de santé et l'accès à l'éducation ne peuvent être disponibles qu'à la faveur de conditions de sécurité acceptables, insiste l'UNICEF. Les écoles et les centres de soins ne doivent pas être pris pour cible, mais au contraire reconnus comme des « sanctuaires de paix », où femmes et enfants peuvent bénéficier du soutien dont elles ont besoin, a souligné M. Lake.

Cette année, l'UNICEF et ses partenaires font face à des difficultés considérables pour venir en aide à des centaines de milliers d'enfants à Alep, dans les faubourgs de Damas, à Homs, à Deir ez Zour et à Daraa. Des fournitures médicales, notamment des vaccins, ont été confisquées aux points de contrôle et d'indispensables travaux de réparation des canalisations d'eau ont été retardés.

Un accès humanitaire sans entraves exige des engagements clairs de la part du gouvernement syrien et des groupes d'opposition. Il faudrait notamment proclamer des trêves humanitaires, préconise l'UNICEF.

« Les travailleurs humanitaires doivent être en mesure de prêter assistance en toute sécurité aux femmes et aux enfants les plus vulnérables en Syrie », poursuit M. Lake.

Malgré ces difficultés, l'UNICEF fournit des services essentiels aux enfants partout dans le pays, y compris dans les zones contrôlées par les groupes d'opposition, précise-t-il. « Cette année, nous avons fourni de l'eau potable à 10 millions de personnes en Syrie et au cours des deux dernières années, vacciné deux millions d'enfants contre la rougeole. Actuellement, nous distribuons des fournitures scolaires pour permettre à un million de jeunes Syriens de reprendre le chemin de l'école. »

« Mais les besoins restent immenses. Pour parvenir à aider ceux qui sont toujours privés d'aide, les travailleurs humanitaires doivent pouvoir se déplacer librement et en toute sécurité dans tous les gouvernorats », souligne-t-il.