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Droits de l'homme : 20 ans après la Déclaration de Vienne, l'heure du bilan

Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Ivan Simonovic. Photo ONU/Rick Bajornas
Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Ivan Simonovic. Photo ONU/Rick Bajornas

Droits de l'homme : 20 ans après la Déclaration de Vienne, l'heure du bilan

À l'approche d'un événement commémoratif dont l'objectif sera de dresser un bilan de la situation mondiale en matière de droits de l'homme, deux décennies après la tenue à Vienne d'une conférence internationale historique sur la question, le Sous-Secrétaire général aux droits de l'homme des Nations Unies a déclaré mercredi qu'en dépit d'avancées significatives, de fortes restrictions continuent d'entraver le plein exercice de ces droits pour des millions de personnes à travers le monde.

À l'approche d'un événement commémoratif dont l'objectif sera de dresser un bilan de la situation mondiale en matière de droits de l'homme, deux décennies après la tenue à Vienne d'une conférence internationale historique sur la question, le Sous-Secrétaire général aux droits de l'homme des Nations Unies, Ivan Šimonović, a déclaré mercredi qu'en dépit d'avancées significatives, de fortes restrictions continuent d'entraver le plein exercice de ces droits pour des millions de personnes à travers le monde.

La Conférence mondiale sur les droits de l'homme, organisée dans la capitale autrichienne en 1993, a marqué l'avènement d'un élan international renouvelé en faveur de la protection et la promotion des droits de l'homme, donnant notamment naissance à la Déclaration et au Programme d'action de Vienne (VDPA), ainsi qu'à la création du poste de Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, actuellement occupé par Navi Pillay.

Afin de commémorer le 20ième anniversaire de la Conférence de Vienne, un événement au sommet se tiendra à New York, le 25 septembre, à l'initiative de Mme Pillay et du Président autrichien Heinz Fischer. Deux anciens Hauts Commissaires, Louise Arbour et Mary Robinson, prendront également part à l'événement, qui interviendra en marge du débat annuel de l'Assemblée générale.

« Nous pensons qu'il s'agit là d'une bonne occasion d'identifier, 20 ans après Vienne, les domaines où nous avons atteint nos objectifs, et ceux où nous avons échoué », a déclaré Ivan Šimonović, lors d'une conférence de presse à New York.

Entre autres réalisations, le Sous-Secrétaire a mentionné l'aménagement d'un cadre institutionnel « bien plus robuste », la création du Conseil des droits de l'homme, la mise en œuvre de la procédure d'examen périodique universel, grâce à laquelle les agissements des États font désormais l'objet de contrôles réguliers, et un corpus de traités internationaux « considérablement renforcé ».

« Cependant, un certain nombre de lacunes reste à déplorer », a-t-il reconnu, rappelant les atrocités commises au cours des dernières décennies dans de nombreux pays, tels que le Rwanda et le Sri Lanka.

M. Šimonović a également noté que la culture des droits de l'homme s'est largement propagée à travers le monde, comme en témoignent les aspirations exprimées à l'occasion du Printemps arabe. «Si les attentes en matière de droits de l'homme ne sont pas respectées, partout dans le monde, les populations se rebelleront ».

S'adressant également aux journalistes présents lors de la conférence de presse, Gerhard Doujak, le Chef du Département des droits de l'homme du Ministère autrichien des affaires européennes et internationales, a précisé que la Conférence de Vienne a ouvert la voie à un véritable changement de paradigme.

« Le moment était opportun pour l'établissement de nouvelles normes en faveur de la promotion et la protection des droits de l'homme dans le monde », a déclaré M. Doujak, ajoutant que « vingt ans plus tard, le moment est venu pour nous de prendre du recul sur les engagements pris à Vienne ».

Les deux hommes ont par ailleurs exhorté les chefs de gouvernement appelés à être présents lors de l'évènement à se pencher sur leur vision d'avenir pour l'action en faveur des droits de l'homme.

La Déclaration et le Programme d'action de Vienne ont été décrits par Mme Pillay comme « le document le plus significatif du dernier quart de siècle et l'un des plus importants des 100 dernières années sur la question des droits de l'homme ».

« Il a affirmé le principe selon lequel les droits de l'homme sont universels, indivisibles, interdépendants et indissociables, et a fermement ancré la notion d'universalité en engageant les États à promouvoir et protéger l'ensemble des droits de l'homme pour tous les peuples, quels que soient leurs systèmes politiques, économiques et culturelles », avait déclaré la Haut Commissaire en juin dernier, lors d'une conférence organisée dans la capitale autrichienne sur le thème du 20ième anniversaire de la Conférence de Vienne.