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Conseil de sécurité : le renforcement de la justice et de la sécurité, priorités d'un Libéria en voie de relèvement

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le Liberia, Karin Landgren, au Conseil de sécurité.
ONU/Eskinder Debebe
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le Liberia, Karin Landgren, au Conseil de sécurité.

Conseil de sécurité : le renforcement de la justice et de la sécurité, priorités d'un Libéria en voie de relèvement

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Libéria a indiqué jeudi que la situation dans ce pays est « suffisamment stable pour pouvoir mener à bien les réformes entreprises », notamment dans les secteurs de la sécurité, de la justice et de la gouvernance responsables.

Venue présenter au Conseil de sécurité son rapport périodique sur la situation dans cette nation d'Afrique de l'Ouest, Karin Landgren a donc invité la communauté internationale à soutenir le Libéria, qui a célébré en août 2013 le dixième anniversaire de la signature de l'Accord général de paix, de manière à l'aider à surmonter définitivement les séquelles de la guerre. En juin, la Présidente du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf, avait lancé la Feuille de route pour la réconciliation nationale, qui propose 12 initiatives, signalant aussi l'élaboration d'un nouveau programme scolaire incluant l'histoire nationale libérienne, qui sera enseignée dans les écoles du pays.

Dans le même temps, avec le soutien d'une équipe technique gouvernementale, de la société civile et de représentants de l'ONU, des discussions ont lieu avec des comités pour la paix, des chefs traditionnels et la société civile libérienne pour mettre en œuvre le dispositif d'établissement de la Commission Vérité et Réconciliation, a poursuivi Mme Landgren.

La Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), que dirige Mme Landgren, a mis en œuvre la première phase du plan de réduction de ses effectifs militaires prévu par le Conseil de sécurité. « Il n'y a plus de présence militaire de la MINUL dans quatre comtés du Libéria, tandis que des unités de police ont été déployées dans des lieux considérés comme dangereux », a-t-elle précisé. « Cette présence policière est essentielle », a plaidé la Représentante spéciale, « tant que la Police nationale libérienne ne peut assumer toutes ses responsabilités ».

La MINUL espère retirer sa présence militaire de trois autres comtés d'ici à avril 2014 à condition que le gouvernement libérien maintienne une présence sécuritaire efficace, a-t-elle annoncé. Elle s'est inquiétée à cet égard des coupes budgétaires prévues pour l'exercice 2013-2014, ainsi que du nombre insuffisant de diplômés de l'Académie de police cette année.

Au cours des six derniers mois, la situation à la frontière entre le Libéria et la Côte d'Ivoire est restée calme, a présenté la chef de la MINUL. La demande d'extradition déposée pour le transfert de huit Ivoiriens détenus au Libéria et accusés d'être impliqués dans l'attaque transfrontière de juin 2012, qui a causé la mort de sept soldats de la paix de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), est en attente, a-t-elle noté.

Les gouvernements des deux pays ont également décidé de relancer la Commission tripartite chargée des questions humanitaires et des réfugiés, composée de représentants du Libéria, de la Côte d'Ivoire et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Cette année, 11.000 réfugiés ivoiriens sont retournés volontairement dans leur pays, tandis que 59.000 sont encore au Libéria, sachant qu'ils étaient plus de 200.000 au plus fort de la crise.