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Le Président de l'Assemblée générale propose un meilleur encadrement des agences de notation

Le Président de l'Assemblée générale, Vuk Jeremic.
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Le Président de l'Assemblée générale, Vuk Jeremic.

Le Président de l'Assemblée générale propose un meilleur encadrement des agences de notation

Le Président de l'Assemblée générale, Vuk Jeremic, a estimé mardi que, devant l'importance qu'elles ont prises ces dernières années dans le système financier international, les agences de notation devaient faire l'objet d'un encadrement plus strict.

« Les agences de notation sont sans conteste devenues une partie intégrante du paysage financier international dont les fonctions sont d'améliorer la prévisibilité et de réduire les risques. Leurs évaluations peuvent sceller ou rompre un contrat ou tout du moins, influencer, de manière déterminante, les coûts et risques du financement dudit contrat », a rappelé M. Jeremic dans une allocution devant l'Assemblée, qui a consacré un débat thématique d'une journée au rôle de ces agences.

Préoccupé par le grave impact qu'elles peuvent parfois avoir sur la stabilité financière, le Président a aussi rappelé que les agences se sont avérées incapables de prévoir plusieurs crises et que leur réaction alarmiste à certaines situations n'avait fait qu'empirer les choses.

« Certains détracteurs ont attribué la crise économique mondiale de 2008 au fait que ces agences sont payées par les émetteurs, ce qui a donné lieu à un accès irrationnel aux crédits. Mais d'autres diront que la prétendue instabilité imputable aux agences devrait plutôt être attribuée aux gouvernements qui n'ont pas su réguler les marchés », a précisé le Président de l'Assemblée.

Une telle divergence de vues souligne la nécessité d'un examen objectif du rôle futur des agences de notation dans le système financier international, a estimé le Président, en prenant acte des nombreuses mesures déjà prises, entre autre, par le Conseil de la stabilité financière ou par les signataires du troisième Accord de Bâle.

« Mais il faut en faire plus », a insisté le Président. « Le statu quo est à peine tenable. Il revient aux États, a-t-il encouragé, d'examiner la manière dont on peut améliorer le fonctionnement des agences de notation ou au moins atténuer les conséquences potentielles des erreurs qu'elles pourraient commettre à l'avenir ».

M. Jeremic a rappelé que le débat d'aujourd'hui se tenait dans le cadre des efforts visant à définir les paramètres du programme de développement post-2015. Le Secrétaire général Ban Ki-moon a notamment proposé de créer au sein du système onusien un « observatoire des prestataires de services de notation de crédit », qui aurait notamment pour tâche de certifier ces services et de dégager un consensus sur les normes internationales à appliquer aux méthodes de notation.

Dans un message lu par son adjoint aux affaires économiques et sociales, Wu Hongbo, M. Ban a indiqué que le rôle des agences de notation s'est renforcé avec la mondialisation financière, reflétant ainsi le besoin croissant de déterminer si et à quel coût, les gouvernements et les entreprises peuvent avoir accès au capital. Les notes des agences de notation font maintenant partie intégrante des règles et règlements financiers, à l'échelle internationale.

M. Wu a évoqué la participation du Secrétaire général au dernier Sommet du G20 où les dirigeants de la planète ont adopté une Déclaration demandant d'accélérer les progrès en vue de réduire la dépendance aux agences de notation et davantage de transparence et de concurrence entre ces agences.