L'actualité mondiale Un regard humain

Les pays en conflit doivent se mobiliser pour protéger les enfants des belligérances

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui.
ONU/Rick Bajornas
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui.

Les pays en conflit doivent se mobiliser pour protéger les enfants des belligérances

Alors que des millions d'enfants dans le monde viennent de reprendre le chemin de l'école, une responsable des Nations Unies a appelé les États membres à prendre des mesures vigoureuses en vue de les protéger.

« En cette période de rentrée scolaire, des millions d'enfants ne pourront fréquenter l'école en raison des conflits armés qui font rage dans plusieurs régions », a mis en garde la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Leila Zerrougui.

« Ainsi, depuis le début du conflit en Syrie, ils sont plus de trois millions à être devenus réfugiés, dont plus de deux millions ne sont pas scolarisés. Ailleurs dans le monde, les enfants se voient refuser leurs droits les plus fondamentaux, dont celui à l'éducation, subissent des violences d'ordre sexuel ou en raison de leur appartenance ethnique ou sont recrutés de force dans les rangs de groupes armés.

Dans ce contexte, la Représentante spéciale a appelé les parties en conflit à faire davantage pour protéger des enfants, y compris à travers la pleine application des traités internationaux relatifs à l'usage des armes, dont les armes chimiques, a plaidé Mme Zerrougui.

La Représentante spéciale a toutefois observé que, depuis quelques années, des progrès avaient été enregistrés, notamment en République démocratique du Congo (RDC), au Myanmar, en Afghanistan et au Tchad, où des mesures spécifiques ont été adoptées par les gouvernements. Dans huit pays, l'interdiction de recrutement est effective et sept autres ont adopté des plans d'action.

Au niveau multilatéral, des progrès significatifs ont été accomplis, a déclaré la Représentante spéciale, comme en témoigne l'adoption en avril dernier du Traité sur le commerce des armes, d'une part, et des lignes directrices de Lucens sur la non-utilisation des établissements d'enseignement pendant les conflits armés, d'autre part, deux jalons majeurs dans la protection des enfants dans les conflits armés.

Cinq États ont en outre ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant relatif à l'implication d'enfants dans les conflits armés, a poursuivi Mme Zerrougui. Pour la Représentante spéciale, le Conseil des droits de l'homme a un rôle à jouer grâce à la panoplie d'outils dont il dispose ainsi qu'à son large mandat en matière de droits de l'homme. Un accent pourrait par exemple être mis sur la protection des droits économiques et sociaux en temps de conflit, a-t-elle suggéré, invitant le Conseil, le Comité consultatif et l'ensemble du système des Nations Unies à identifier les solutions pratiques pouvant aboutir à ce résultat.

La Représentante spéciale présentera au Conseil des droits de l'homme, à sa session de mars 2014, son rapport annuel pour la période allant de juin 2012 à juillet 2013.