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Le déplacement forcé de populations depuis la République centrafricaine se poursuit, selon le HCR

Des réfugiés centrafricains en RDC.
HCR/D. Mbaiorem
Des réfugiés centrafricains en RDC.

Le déplacement forcé de populations depuis la République centrafricaine se poursuit, selon le HCR

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé mardi sa profonde préoccupation sur le contexte d'anarchie en République centrafricaine (RCA) et a indiqué que le nombre de personnes déracinées à l'intérieur du pays ou forcées de fuir dans des pays voisins continue de croître.

« En RCA, on compte désormais 206.000 déplacés internes », a indiqué le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève. « Depuis la mi-juillet, nos collègues ont enregistré l'arrivée de 4125 nouveaux réfugiés dans la région de Moissala au sud du Tchad. »

On compte désormais 62.714 réfugiés ayant fui vers les pays voisins depuis l'éruption de cette toute dernière crise en RCA en décembre dernier. 40 500 d'entre eux se trouvent en République démocratique du Congo (RDC), 13.087 au Tchad, 4841 au Congo et 4286 au Cameroun.

« Le HCR demeure extrêmement préoccupé par la situation à l'intérieur de la RCA, avec des informations constantes sur l'anarchie et l'insécurité dans de nombreuses zones », a indiqué M. Edwards.

L'accès pour les travailleurs humanitaires demeure difficile, bien que le HCR puisse désormais accéder aux camps de réfugiés de Bambari, Batalimo et Zemio au centre et au sud de la République centrafricaine. Ces régions accueillent 11 252 réfugiés, principalement des Congolais et des Soudanais.

Le HCR a effectué, dans les camps la semaine dernière, une seconde distribution de vivres, ainsi que de moustiquaires, couvertures, bâches en plastique et batteries d'ustensiles de cuisine pour 8000 réfugiés et 796 personnes vulnérables de la communauté d'accueil.

« Le HCR appelle de nouveau le Gouvernement centrafricain à faire son possible pour assurer la sécurité et la protection des civils ainsi que de leurs biens, afin d'éviter de nouveaux déplacements de populations et de nouvelles souffrances », a indiqué Adrian Edwards.

De son côté, la porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tarik Jasarevic, a déclaré que si l'accès aux services de santé s'améliore dans le pays, les enfants et les femmes risquent de contracter des maladies transmissibles et le risque d'une résurgence des cas de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans n'est pas encore écarté. 70% des habitants dans le pays n'ont toujours pas accès aux services de santé.

« Beaucoup de cliniques ne fonctionnent pas en raison de pillages, le déplacement du personnel soignant, du non-paiement des salaires et du dysfonctionnement de la chaîne d'approvisionnement en médicaments », a expliqué le porte-parole.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a indiqué que ses équipes d'urgence ont travaillé au cours des dernières semaines pour redémarrer les services de santé à Kaga Bandoro et Bambari, deux des districts où les cliniques ont été pillées et les chaînes de vaccination détruits.

« Ces équipes constituent la première présence prolongée des Nations Unies à l'intérieur du pays ravagé par la guerre depuis décembre l'année dernière", a déclaré la porte-parole de l'UNICEF, Marixie Mercado.

Le financement reste un problème pour les agences humanitaires des Nations Unies et de leurs partenaires, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). L'appel humanitaire de 195 millions de dollars pour la RCA n'est financé qu'à hauteur de 32% actuellement.

Une réunion est prévue mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU à New York pour discuter de la situation en République centrafricaine.