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Mieux protéger les victimes de discriminations en raison de leur appartenance à une caste est crucial, dit l'ONU

Des femmes Dalit, aux abords du village de Chakrapanpur, dans le district de Varanassi, brandissent leurs cartes de travail.
Leena Patel/UN Women
Des femmes Dalit, aux abords du village de Chakrapanpur, dans le district de Varanassi, brandissent leurs cartes de travail.

Mieux protéger les victimes de discriminations en raison de leur appartenance à une caste est crucial, dit l'ONU

Plus de 260 millions de personnes dans le monde sont victimes de discriminations en raison de leur appartenance à une caste, ont affirmé vendredi des experts indépendants des Nations Unies, tout en enjoignant les pays de l'Asie du Sud à renforcer leur législation pour y mettre un terme.

« Les discriminations en raison de l'appartenance à une caste restent très répandues et profondément enracinées, leurs victimes font face à des injustices et une marginalisation systématiques et l'impunité est quasi-totale », ont-ils poursuivi depuis Genève.

Les personnes qui appartiennent aux castes considérées comme basses sont connues sous le nom de « Dalits » ou « intouchables ». Elles sont confrontées dans plusieurs pays à une exclusion socio-économique systématique et des discriminations galopantes dans l'accès aux logements, à l'emploi, aux services de base comme l'eau ou l'assainissement. Leurs conditions de travail peuvent s'apparenter à de l'esclavagisme.

Les Dalits, femmes et jeunes filles, sont particulièrement touchées par ces discriminations, ainsi que par les actes de violence, notamment sexuels, commis à leur encontre. Le risque pour les enfants d'être vendus et exploités sexuellement est élevé.

Il y a deux ans, le Népal a adopté une loi relative aux discriminations en raison de l'appartenance à une caste et à l'intouchabilité qui a marqué un tournant dans la protection des Dalits. Plus récemment, le gouvernement du Royaume-Uni a décidé que les discriminations à l'encontre des Dalits issus de la diaspora tomberaient sous le coup de la loi.

Bien qu'encouragés par ces avancées, les experts ont fait part de leurs vives préoccupations concernant la mise en œuvre très lacunaire des lois déjà existantes et appellent à une intensification des efforts afin d'y remédier.

« Nous appelons tous les Etats concernés à se doter d'un arsenal législatif pour éliminer les discriminations et punir leurs auteurs », ont-ils poursuivi, tout en demandant l'affectation des ressources nécessaires pour sortir les personnes issues des basses castes de leur exclusion.

Enfin, les experts de l'ONU ont souhaité que l'agenda pour le développement après 2015 prévoie des mesures spécifiques pour l'avancement socio-économique de ces personnes. « Personne ne devrait faire l'objet de telles discriminations. Personne ne devrait être vu comme intouchable », ont-ils conclu.