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Ban appelle au rétablissement de l'ordre constitutionnel en République centrafricaine

Des personnes déplacées en République centrafricaine lors de précécentes flambées de violence.
HCR/H. Caux
Des personnes déplacées en République centrafricaine lors de précécentes flambées de violence.

Ban appelle au rétablissement de l'ordre constitutionnel en République centrafricaine

Le Secrétaire général Ban Ki-moon a condamné dimanche la prise de pouvoir par la coalition de la Séléka en République centrafricaine, dont les forces sont entrées dans la capitale Bangui samedi 24 mars. D'après les médias, le Président François Bozizé aurait quitté le pays.

Dans une déclaration transmise par son porte-parole, M. Ban « condamne la prise de pouvoir anticonstitutionnelle et appelle au rétablissement rapide de l'ordre constitutionnel ».

Il réitère que les accords de Libreville, négociés sous les auspices des Chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), restent le cadre le plus viable pour assurer une paix durable et la stabilité dans le pays.

Conclu en janvier 2013 par le gouvernement centrafricain et les trois principales formations rebelles de la Séléka, les accords de Libreville avaient aidé à rétablir une certaine stabilité en République centrafricaine, nation à l'histoire politique troublée et théâtre de conflits armés récurrents. Selon le Département des affaires politiques de l'ONU, l'autorité de l'État est faible dans de nombreuses régions du territoire où sévissent des groupes rebelles ou criminels.

« Le Secrétaire général est profondément préoccupé par les rapports faisant état de sérieuses violations des droits de l'homme. Il rappelle à tous [les] responsables […] qu'ils devront répondre de leurs actes ».

Le chef de l'ONU est également préoccupé par la situation humanitaire « désastreuse » qui prévaut dans le pays et les rapports faisant état de pillages, y compris contre les biens des Nations Unies à Bangui.

L'Organisation, assure-t-il, a pris toutes les précautions pour protéger son personnel, en évacuant au cours du weekend tout son personnel jugé « non essentiel » vers Yaoundé, au Cameroun. Plusieurs des agences du système des Nations Unies ont en effet été pillées, des équipements endommagés et des articles de secours volés. Amy Martin, du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), décrit la situation sécuritaire sur place comme « imprévisible ». En dépit de l'instauration d'un couvre-feu par le nouveau gouvernement, des échanges de tirs sporadiques et parfois nourris continuent de se faire entendre aux alentours de la capitale.

« Il n'est pas prudent de maintenir les opérations dans ces conditions, nous sommes tous privés de logements, d'électricité, d'eau et de bureaux, parce que toit a été pillé. Nous espérons que la situation s'améliorera bientôt, mais si elle se poursuit ainsi, la sécurité des travailleurs humanitaires ne peut être garantie », a expliqué Mme Martin à la Radio de l'ONU.

Par le biais de la Représentante spéciale pour la République centrafricaine, les Nations Unies continueront à travailler étroitement avec leurs partenaires, y compris la CEEAC et l'Union africaine, par l'intermédiaire d'efforts conjoints, pour aider à résoudre la situation de crise en République centrafricaine, conclut la déclaration du Secrétaire général.