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Les tensions actuelles ne doivent pas faire dérailler les pourparlers entre la Serbie et le Kosovo, met en garde l'ONU

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Farid Zarif. ONU Photo/Mark Garten
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Farid Zarif. ONU Photo/Mark Garten

Les tensions actuelles ne doivent pas faire dérailler les pourparlers entre la Serbie et le Kosovo, met en garde l'ONU

Les tensions actuelles et les incidents sur le terrain ne doivent pas remettre en question les pourparlers politiques entre la Serbie et le Kosovo, qui ont repris cette semaine sous les auspices de l'Union européenne, a affirmé vendredi le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Farid Zarif.

« Le dialogue politique est désormais parvenu à un stade crucial et les parties sont sur le point de faire des progrès fondamentaux », a rappelé M. Zarif au Conseil de sécurité, qui consacrait un débat public à la situation au Kosovo.

En février 2008, le Kosovo déclare son indépendance de la Serbie, qui ne la reconnaît pas. Les tensions interethniques entre Serbes et Albanais du Kosovo restent vives depuis, en particulier dans le nord, principalement peuplé de Serbes, alors que les Albanais sont majoritaires sur le reste de ce territoire.

Belgrade et Pristina sont engagées depuis dans des pourparlers de haut-niveau sur un certain nombre de questions pratiques, facilités par l'Union européenne, qui a convoqué un nouveau tour cette semaine à Bruxelles.

M. Zarif, qui est également le chef de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a signalé que les incidents et les tensions se poursuivent sur le terrain, soulignant la nécessité, pour tous les acteurs internationaux, de redoubler d'efforts en marge des négociations.

Les tensions actuelles résultent du rétablissement temporaire, par des Serbes du Kosovo, de barrages routiers dans le nord du Kosovo. Ces actes ont été commis en signe de protestation contre certains éléments de l'accord sur la gestion intégrée des points de passage, la construction de logements destinés aux rapatriés albanais dans le nord de Mitrovica et les restrictions à la liberté de circulation de hauts responsables serbes au Kosovo. M. Zarif a fait notamment état d'actes de vandalisme visant des sites religieux et d'autres actes d'intolérance religieuse, notamment contre des églises été des cimetières orthodoxes.

« Trop de choses sont en jeu pour que des défis politiques de court terme, des préoccupations ou des revers remettent en cause l'opportunité fondamentale historique qui se présente maintenant aux deux parties. Un travail efficace et cohérent de tous les acteurs internationaux est nécessaire afin de promouvoir et de soutenir les conditions dans lesquelles les pourparlers politiques peuvent porter pleinement leurs fruits. »

Pour le chef de la MINUK, des progrès ont émergé du dialogue de haut niveau, qui a répondu à des questions complexes, notamment la question des institutions serbes au sein du Kosovo, ainsi que celles relatives à la situation dans le nord du pays.

« C'est mon espoir, à cet égard, que les parties resteront inébranlables dans leur détermination à faire des compromis acceptables sur ces questions très sensibles et trouveront des solutions viables qui serviront au mieux les intérêts et aspirations de toutes les communautés vivant au Kosovo », a-t-il ajouté.

« Pour sa part, La MINUK continue de mener un très large examen de toutes ses activités afin d'en renforcer la coordination avec celles des autres partenaires internationaux. Notre objectif est de garantir que le processus politique en cours se concrétise dans les réalités auxquelles nous faisons face quotidiennement au Kosovo », a conclu M. Zarif.