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Syrie : le Secrétaire général et le Conseil de sécurité condamnent l'attentat meurtrier contre une mosquée à Damas

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
ONU/Evan Schneider
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Syrie : le Secrétaire général et le Conseil de sécurité condamnent l'attentat meurtrier contre une mosquée à Damas

Le Secrétaire général et le Conseil de sécurité ont condamné vendredi l'attentat meurtrier perpétré hier contre la mosquée Imam à Damas, en Syrie, et qui a fait plus de 40 morts, notamment un leader musulman, et des dizaines de blessés.

Ban Ki-moon a condamné vendredi dans les termes les plus vigoureux l'attaque terroriste perpétrée hier contre la mosquée Al-Imane, à Damas, la capitale de la Syrie, et qui a fait plus de 40 morts et des dizaines de blessés.

« Le Secrétaire général est convaincu que cette dernière horreur en date, comme celles qui l'ont précédée, doivent rapidement faire l'objet d'une enquête approfondie et leurs auteurs être traduits en justice », indique la déclaration officielle lue par le porte-parole.

Selon les médias, l'attentat-suicide aurait été commis jeudi soir par un kamikaze contre la mosquée Imam, située dans le quartier Mazraa, tuant notamment Mohammad Saïd Al-Bouti, un célèbre dignitaire religieux sunnite.

« Le fait de viser délibérément des civils et des cibles civiles, y compris les lieux de cultes, constitue un crime de guerre. Ces actes de haine doivent cesser immédiatement », exhorte le patron de l'ONU, qui renouvelle son appel à toutes les parties pour qu'elles honorent leurs obligations au regard du droit international humanitaire et réaffirme qu'il n'y a pas d'autre solution au conflit que politique.

Plus tôt dans la matinée, le Conseil de sécurité avait également condamné cette attaque.

Dans une déclaration à la presse lue par le Président du Conseil pour le mois de mars, l'Ambassadeur Vitaly Churkin, de la Fédération de Russie, ses membres réaffirment que le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations constitue une des plus graves menaces à la paix et à la sécurité internationales, quels qu'en soient les auteurs, les motivations et les circonstances.

La déclaration réitère en outre la détermination des 15 membres du Conseil à lutter contre toutes les formes de terrorisme, conformément aux responsabilités qui sont les siennes en vertu de la Charte des Nations Unies. Ils réaffirment aussi leur condamnation de tous les actes de violence contre les populations civiles et rappellent à tous les États qu'ils doivent veiller à ce que les mesures prises pour combattre le terrorisme soient conformes à leurs obligations internationales en vertu du droit international.

Hier, dans la soirée, le Secrétaire général Ban Ki-moon a annoncé avoir reçu une lettre conjointe de la France et du Royaume-Uni, qui lui demandent d'ouvrir une enquête sur plusieurs incidents relatifs à l'utilisation possible d'armes chimiques en Syrie.

Cette requête fait suite à celle du gouvernement syrien, qui avait décidé M. Ban à ouvrir une enquête des Nations Unies, « dès que possible », sur des allégations selon lesquelles des armes chimiques auraient été utilisées en Syrie. Les autorités syriennes accusent en effet des « groupes terroristes armés » d'avoir employé, le 19 mars, de telles armes dans le cadre d'une attaque perpétrée dans le village de Khan al-Assal, aux environs d'Alep.

Dans la réponse qu'il a adressée aux missions française et britannique, M. Ban exprime sa profonde préoccupation devant de telles allégations et affirme que si la mission qu'il s'apprête à dépêcher en Syrie enquêtera sur l'incident spécifique porté à son attention par le gouvernement syrien, elle se penchera sérieusement sur toutes les allégations faisant état de l'utilisation d'armes chimiques dans le pays, comme il l'a précisé à la Syrie. Aussi a-t-il prié la France et le Royaume-Uni de fournir des informations supplémentaires concernant ces incidents.

De son côté, le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), Rupert Colville, a rappelé aujourd'hui lors d'un point de presse à Genève l'interdiction « absolue » par le droit international du recours aux armes chimiques, en particulier la Convention de 1993, à laquelle 188 États sont parties.

La Haut Commissaire Navi Pillay, a-t-il dit, salue la décision du Secrétaire général d'ouvrir une enquête et affirme que le HCDH se tient prêt à y participer au besoin.

« S'il s'avère que des armes chimiques ont été utilisées, cela peut uniquement être décrit comme un acte abominable et pervers. Nous espérons que ces informations seront infondées, parce que dans le cas contraire, ce conflit déjà terrible se sera encore aggravé », a déclaré M. Colville.

L'emploi d'armes chimiques constituerait un crime contre l'humanité ou un crime de guerre et les responsables devraient être tenus pour responsables, a-t-il souligné, avant de réitérer l'appel de la Haut Commissaire à toutes les parties au conflit pour qu'elles mettent non seulement fin aux attaques contre les civils mais garantissent aussi leur protection.