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Gaza : alors que le bilan ne cesse de s'alourdir, Ban appelle de nouveau à la cessation des hostilités

L’impact d’un bombardement aérien israélien sur le stade de Palestine, à Gaza. Photo ONU/Shareef Sarhan
L’impact d’un bombardement aérien israélien sur le stade de Palestine, à Gaza. Photo ONU/Shareef Sarhan

Gaza : alors que le bilan ne cesse de s'alourdir, Ban appelle de nouveau à la cessation des hostilités

Au septième jour des opérations militaires israéliennes contre Gaza, le Secrétaire général Ban Ki-moon s'est rendu en Israël, où il s'est entretenu avec le Premier Ministre, Benjamin Netanyahu, et le Président, Shimon Peres, auprès desquels il a réitéré la nécessité de mettre fin aux hostilités et de respecter le droit international, notamment le droit humanitaire international.

Lors de la conférence de presse qui a suivi son entrevue avec M. Netanyahu, Ban Ki-moon a déclaré que les tirs de roquettes depuis Gaza devaient cesser tout en soulignant qu'Israël devait faire preuve de la plus grande retenue.

Plus tôt dans la journée, il avait rencontré en Égypte le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Nabil El-Araby au Caire, afin de soutenir les efforts diplomatiques que cette organisation déploie pour faire cesser les hostilités entre Tsahal et le Hamas.

« Le Secrétaire général El-Araby et moi-même partageons une vive préoccupation devant le coût terrible de la violence en vies humaines. Une fois de plus, des familles et des enfants meurent à cause d'une violence insensée. Une fois de plus, Palestiniens et Israéliens vivent dans la peur d'une attaque imminente », a rappelé M. Ban lors d'une conférence de presse.

« Cela doit cesser. Des mesures immédiates doivent être prises pour éviter toute nouvelle escalade, y compris une opération terrestre, qui servirait uniquement à causer davantage de tragédies », a-t-il ajouté.

M. Ban a averti que la poursuite de la violence serait néfaste à la sécurité régionale, et que cela ne servira pas à améliorer la situation ni des Israéliens ni des Palestiniens, pas plus qu'à relancer les négociations en vue d'une solution à deux États pour en finir définitivement avec l'occupation et la violence.

« Je me rendrai également à Ramallah pour y rencontrer le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dont les efforts en faveur d'une solution à deux États, trop longtemps différée, sont plus déterminants que jamais », a-t-il ajouté.

De son côté, la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a exprimé sa consternation devant le nombre de perte civiles palestiniennes au cours des 48 dernières heures, notamment des femmes et des enfants, qui ont été tuées par les frappes israéliennes. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), le nombre de victimes civiles a plus que doublé au cours des deux derniers jours.

« Ce matin, le décompte de victimes civiles depuis le 14 novembre était d'au moins 57 morts, dont 18 enfants, et plusieurs centaines de blessés », a précisé le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point presse donné à Genève.

« La Haut Commissaire apprécie les déclarations des autorités israéliennes sur les précautions prises afin d'éviter de toucher les civils. Cependant, les attaques touchant des écoles, des édifices religieux, ainsi que des bâtiments résidentiels et les locaux de médias remettent en question l'engagement pris par Israël de respecter ses obligations en matière de droit humanitaire et des droits de l'homme », a déclaré M. Colville.

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) a par ailleurs démenti une accusation lancée par un porte-parole des forces armées israéliennes, selon lequel des militants palestiniens se serviraient d'écoles et d'autres structures administrées par l'agence onusienne à Gaza pour tirer des roquettes sur des cibles en Israël.

Le 17 novembre dernier, les forces israéliennes (IDF) avait ainsi posté un message sur le réseau social Twitter avec un lien vers la page YouTube officielle de l'IDF, où un dessin animé montrait des militants qui effectuaient des tirs des roquettes depuis une école portant le logo de l'UNRWA.

« L'UNRWA est préoccupée par la création et l'utilisation d'images qui suggèrent à tort qu'elle permet l'utilisation de ses structures à des fins terroristes et par un usage illégal de son logo. Dans une situation de conflit comme celle d'aujourd'hui, de telles accusations peuvent avoir de graves conséquences. L'UNRWA respecte scrupuleusement la neutralité de ses installations, particulièrement à des moments de violence accrue », a souligné l'agence onusienne dans un communiqué de presse.

Hier, l'UNRWA avait annoncé que les forces armées israéliennes ont poursuivi les frappes aériennes et les bombardements de sa marine de guerre contre les infrastructures, l'appareil sécuritaire, mais aussi de plus en plus contre les bâtiments résidentiels de la bande de Gaza.