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Les Yéménites déplacés internes, plus que jamais nombreux à prendre le chemin du retour

Les Yéménites déplacés par les combats dans le sud de leur pays s'enregistrent auprès du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avant de prendre le chemin du retour .
HCR/R. Nuri
Les Yéménites déplacés par les combats dans le sud de leur pays s'enregistrent auprès du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avant de prendre le chemin du retour .

Les Yéménites déplacés internes, plus que jamais nombreux à prendre le chemin du retour

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a aidé plus de 80.000 déplacés internes yéménites à rentrer chez eux dans le sud du pays, soit la baisse la plus significative du nombre de déplacés depuis l'éruption des combats il y a 18 mois.

« Dans le sud du Yémen, le HCR voit des déplacés rentrer chez eux en nombre croissant », s'est félicité Adrian Edwards, le porte-parole du HCR. « Ces quatre derniers mois, en collaboration avec les autorités yéménites, nous avons aidé plus de 80.000 personnes à prendre le chemin du retour et ce processus se poursuit. »

« C'est la première baisse significative du nombre de populations déplacées depuis mai 2011, lorsque des combats avaient éclaté entre troupes gouvernementales et militants au sud du Yémen », a précisé M. Edwards.

Cette baisse fait suite au rétablissement, en juillet dernier, de l'autorité gouvernementale dans la province d'Abyan, située dans le sud du pays. Au départ, les retours étaient plutôt lents du fait de la présence généralisée de mines antipersonnel et de munitions non explosées, ainsi que des dégâts considérables causés aux infrastructures dans plusieurs zones.

Dans de nombreux cas aussi, les civils voulaient mieux se rendre compte par eux-mêmes de l'amélioration de la situation sécuritaire dans la région. Cependant, après des programmes de déminage mis en œuvre par le gouvernement yéménite, parmi d'autres améliorations, davantage de familles ont pris la décision de rentrer chez elles.

La plupart des retours se sont déroulés depuis Aden où, sur les 25.000 personnes déplacées qui y avaient trouvé refuge, environ 23.500 sont revenues dans la province d'Abyan. De ce fait, l'enseignement a pu reprendre dans ces écoles, même si elles ont encore besoin de travaux de rénovation après avoir servi de centres d'hébergement collectifs pour les déplacés durant plus d'un an.

Les 1.500 personnes déplacées qui vivent encore dans des écoles à Aden seront transférées dans huit bâtiments, un dans chaque quartier de la ville. En concertation avec les autorités, le HCR procède à la réhabilitation de ces huit bâtiments qui serviront de logements temporaires.

En tant chef de file de la réponse aux besoins des personnes déplacées et des rapatriés, le HCR a distribué des kits de réparation pour les logements à environ 32.000 personnes ainsi que des colis d'articles de première nécessité à 33.000 personnes. Par ailleurs, le Haut Commissariat s'apprête à venir en aide à 180.000 personnes à Abyan en leur allouant des abris et en leur distribuant des kits de secours contenant des articles non alimentaires.

« Actuellement, les défis incluent d'importants dégâts sur les biens et les infrastructures, une situation sécuritaire encore fragile et la rareté des services publics », a indiqué Adrian Edwards.

« Un soutien continu de la part de la communauté internationale et une situation de stable sont essentiels pour la viabilité des retours. Et ce, en particulier s'il ne doit plus y avoir de déplacés internes dans le sud du Yémen en 2013. »

Parallèlement, dans le nord du Yémen, plus de 300.000 personnes restent déplacées par le conflit qui se poursuit par intermittence depuis 2004 entre forces gouvernementales yéménites et milices Al Houthi. L'insécurité continue y entrave les retours, alors que des affrontements intertribaux avaient généré plus tôt en 2012 plus de 6.000 nouveaux déplacés dans les gouvernorats du nord.

Malgré les défis auxquels le pays est confronté, le Yémen reste l'un des pays les plus généreux pour l'accueil de réfugiés avec, sur son territoire, plus de 232.000 réfugiés, principalement somaliens. Alors que l'année 2011 a vu un afflux record de 103.000 réfugiés et migrants, à ce jour, en 2012, il y a eu plus de 90.500 nouveaux arrivants, principalement des Éthiopiens.