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Le HCR préoccupé par le nombre élevé de réfugiés africains qui arrivent au Yémen

La Société pour la solidarité humanitaire patrouille la côte yéménite pour aider les gens qui traversent le Golfe d'Aden.
La Société pour la solidarité humanitaire patrouille la côte yéménite pour aider les gens qui traversent le Golfe d'Aden.

Le HCR préoccupé par le nombre élevé de réfugiés africains qui arrivent au Yémen

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait état vendredi d'un nombre record de migrants et de réfugiés africains au Yémen cette année. Plus de 43.000 personnes ont traversé le golfe d'Aden et la mer Rouge pour rejoindre ce pays au cours des quatre premiers mois de l'année.

Au total, plus de 103.000 personnes originaires de la Corne de l'Afrique sont arrivés au Yémen en 2011, ce qui est un record depuis que le HCR a commencé à établir des statistiques en 2006, et d'après les projections, ce chiffre sera dépassé en 2012.

« L'augmentation considérable de nouveaux arrivants au Yémen s'explique en partie par le nombre croissant d'Éthiopiens déplacés. Actuellement, trois réfugiés sur quatre sont de nationalité éthiopienne. Il y a quatre ans, trois sur quatre étaient somaliens », a précisé un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d'une conférence de presse à Genève.

Tous ceux qui tentent cette traversée dangereuse s'exposent à de grands risques : abus et violences choquants de la part des trafiquants, arrestations et détentions arbitraires, refoulements, pénuries d'eau, de nourriture et assistance médicale insuffisante.

« Tous les Somaliens étaient automatiquement enregistré en tant que réfugiés au Yémen et avaient donc accès à des papiers d'identités et bénéficiaient d'une relative liberté de mouvement ».

« La situation est très différente pour les ressortissants éthiopiens. Peu d'entres eux demandent l'asile en arrivant au Yémen. La plupart citent le manque de perspectives d'avenir et la sécheresse pour expliquer leur départ. Afin d'éviter la détention ou le refoulement, ils essaient d'éviter tout contact avec les autorités. L'insécurité au Yémen a également entrainé la prolifération des trafics en tout genre » a ajouté M. Mahecic.

Le Yémen fait également face à un nombre considérable de personnes déplacées par les combats entre clans rivaux dans le Nord du pays et entre les forces du gouvernement et des milices rebelles dans le Sud. Actuellement, 470.000 personnes déplacées internes sont enregistrées auprès du HCR.

« Cette année, le HCR a demandé aux bailleurs de fonds de débloquer 60 millions de dollars afin d'assurer la protection et de couvrir les besoins humanitaires d'environ 220.000 réfugiés et presque 500.000 personnes déplacées au Yémen. Jusqu'à présent, un tiers de cette somme a été réunie », a annoncé M. Mahecic.