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Pour le Vice-Secrétaire général, un Conseil de sécurité « uni » est le gage de Nations Unies « fortes »

Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson.
ONU/Jean-Marc Ferré
Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson.

Pour le Vice-Secrétaire général, un Conseil de sécurité « uni » est le gage de Nations Unies « fortes »

Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a estimé jeudi que les Nations Unies étaient affaiblies lorsque le Conseil de sécurité était divisé, comme l'illustre le cas de la situation en Syrie.

M. Eliasson, qui donnait une conférence de presse à Genève, a en effet estimé qu'en l'absence d'une résolution « vigoureuse » du Conseil de sécurité, les efforts des Nations Unies pour mettre fin aux violences dans ce pays du Moyen-Orient s'en trouvent affaiblis.

« Il y a eu des mesures déterminantes prise par le Conseil sur des situations telles que celles qui prévalent au Mali et au Soudan et au Soudan du Sud, mais rien de tel n'a été constaté s'agissant de la Syrie », a-t-il regretté.

Il s'est toutefois félicité que le Conseil de sécurité soutienne unanimement l'appel du Secrétaire général aux parties au conflit à observer une trêve de quatre jours pendant la fête musulmane de l'Aïd Al-Adha, qui débutera vendredi, et ce, afin de créer une opportunité pour l'ouverture éventuelle de pourparlers visant à mettre fin à un conflit de 19 mois. Cette trêve a été acceptée par le gouvernement syrien et plusieurs des groupes d'opposition, a confirmé le porte-parole de Ban Ki-moon à la mi-journée.

Jusqu'à présent, le Conseil s'est montré divisé quant aux meilleurs moyens de réagir à la situation en Syrie, avec un triple veto sino-russe à des projets de résolutions successifs.

« Si le Conseil de sécurité ne fait pas preuve d'unité, cela affaiblit le Secrétaire général et ses émissaires », a expliqué M. Eliasson. « Tandis que si nous avons des résolutions fortes appuyées par les États membres, nous disposons d'un levier pour faire une différence concrète sur le terrain », a-t-il assuré, prévenant des conséquences potentielles en cas de poursuites des combats en Syrie.

« Nous espérons sincèrement que la première étape vers une réduction de la violence et le début d'un processus politique sera franchie, parce que nous estimons que les dangers qui guettent à la fois le peuple syrien, l'avenir de son pays et la sécurité et la stabilité de la région ne manquent pas. »

« Nous voyons déjà des signes dangereux de l'aggravation du conflit », a-t-il affirmé, citant les incidents récents à la frontière entre la Syrie et la Turquie, ainsi que l'attaque terroriste perpétrée la semaine dernière au Liban, dans laquelle a péri le chef du renseignement libanais.

En ce qui concerne le respect de la trêve, le Vice-Secrétaire général a déclaré que l'espoir des Nations Unies, « c'est que le peuple syrien est tellement usé par les affrontements que ceux qui rompraient la trêve seraient vus comme les adversaires de ce processus, qui pourrait, en effet, déboucher sur un processus de paix. »