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Le Représentant spécial Mahiga se félicite d'une amélioration sensible de la situation en Somalie

Des troupes kényanes servant avec l'AMISOM se déplacent dans la ville de Kismaayo après la défaite des milices Al-Chabab.
ONU/Stuart Price
Des troupes kényanes servant avec l'AMISOM se déplacent dans la ville de Kismaayo après la défaite des milices Al-Chabab.

Le Représentant spécial Mahiga se félicite d'une amélioration sensible de la situation en Somalie

Un changement naguère « inimaginable » s'est récemment produit en Somalie où le bruit des marteaux piqueurs a remplacé celui des fusils et les militants d'Al-Chabab ont été chassés de leurs derniers bastions, même si la menace de la guérilla et du terrorisme persiste, a affirmé jeudi le Représentant de l'ONU dans la Corne de l'Afrique.

Un changement naguère « inimaginable » s'est récemment produit en Somalie, où le bruit des marteaux piqueurs a remplacé celui des fusils et les militants d'Al-Chabab ont été chassés de leurs derniers bastions, même si la menace de la guérilla et du terrorisme persiste, a affirmé jeudi le Représentant de l'ONU dans la Corne de l'Afrique.

« Il se peut que cela s'avère plus difficile, plus exigeant, [mais] nous venons de passer d'une phase de transition à une phase de transformation qui inclut un travail de consolidation de la paix [et] aussi d'édification de l'Etat », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, Augustine Mahiga, dans une conférence de presse donnée à Nairobi, au Kenya voisin.

Définissant le rôle que l'ONU devrait être appelée à jouer à l'avenir dans un pays qui a été déchiré par plus de 20 ans de guerre civile, M. Mahiga a affirmé : « Il y a réellement un changement inimaginable en Somalie, où nous sommes passés d'une situation de guerre à une situation de plus en plus paisible ».

Le Représentant de l'ONU a rendu hommage à la Force de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), appuyée par l'ONU, et aux forces somaliennes, qui ont chasse à la fin septembre les militants d'Al-Chabab de la ville portuaire de Kismaayo, dans le sud du pays. Il a également loué le processus de transition somalien qui a donné lieu au cours des derniers mois à l'adoption d'une nouvelle constitution, à la réunion d'un nouveau parlement et à la sélection d'un nouveau président.

“L'achèvement du processus de transition a été déterminant car nous avons maintenant un succès comme la Somalie n'en a pas connu depuis 21 ans,” a dit M. Mahiga.

« L'ONU va maintenant se lancer dans un réexamen stratégique interne de ses stratégies, objectifs et priorités », a-t-il déclaré, soulignant que l'Organisation était en train d'étendre une présence jusque-là limitée sur le terrain.

Le Représentant spécial a également souligné la nécessité pour les différents acteurs somaliens de se réconcilier, estimant que les chances de toucher certains éléments des Al-Chabab étaient meilleures maintenant que leur situation sur les plans sécuritaire et militaire s'était dégradée.

Plaidant en faveur de la stabilisation, M. Mahiga a jugé prioritaires le rétablissement de l'état de droit et la création de services de police et d'une armée, la mise en place d'administrations régionales et la fourniture de services de base sur l'ensemble du territoire, tels que l'accès à l'eau potable et les soins de santé.

La description la plus vibrante de l'amélioration de la situation dans le pays a été celle qu'il a donnée lors de son arrivée il y a deux ans à la tête du Bureau politique des Nations Unies en Somalie.

« Quand j'ai pris mes fonctions à Mogadiscio il y a 18 mois, les rues étaient désertes et il n'y avait pas un seul bâtiment sans impact de balle ou dégât considérable. Lorsque je m'asseyais avec le Président des autorités fédérales de transition pour parler pendant deux ou trois heures, il ne se passait pas une minute sans que l'on entende le sifflement des balles d'armes de différents calibres […]. »

« Aujourd'hui », s'est-il félicité, « les rues sont remplies de gens. Il y a des embouteillages comme ceux que l'on peut observer dans le centre de Nairobi. Les travaux et les réparations ont repris, le son des marteaux-piqueurs a remplacé celui des revolvers. Je vois des jeunes hommes et des jeunes femmes marcher dans Mogadiscio bien au-delà de 20 heures, voire 22 heures. »

« Tout ceci est un changement spectaculaire par rapport à la situation qui prévalait il y a 18 mois », s'est réjoui M. Mahiga, tout en prévenant qu'il restait encore beaucoup à faire en matière de stabilisation et d'assistance humanitaire dans un pays où 1,5 million de personnes sont toujours en détresse.