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HCR : Mesures de lutte contre la jaunisse dans les camps de réfugiés somaliens de Dadaab au Kenya

Un camp de réfugiés à Dadaab, au Kenya.
UNHCR
Un camp de réfugiés à Dadaab, au Kenya.

HCR : Mesures de lutte contre la jaunisse dans les camps de réfugiés somaliens de Dadaab au Kenya

Le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) a annoncé vendredi avoir pris une série de mesures énergiques pour contrer une épidémie de jaunisse aiguë dans le plus grand complexe de camps de réfugiés au monde, situé à Dadaab au Kenya.

Ces mesures portent essentiellement sur l'amélioration des équipements sanitaires et la promotion de bonnes pratiques en matière d'hygiène, dans ce complexe qui accueille plus de 470.000 réfugiés somaliens, a précisé le HCR dans un communiqué de presse.

« La semaine dernière, 223 cas de jaunisse aiguë ont été signalés dans les cinq camps de Dadaab. Quatre décès ont été confirmés, tous concernant des femmes qui venaient d'accoucher », a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, ajoutant que la jaunisse est généralement causée par le virus de l'hépatite E.

Le premier cas de jaunisse a été détecté dans le camp de réfugiés d'Ifo 2 à Dadaab il y a six semaines. La plupart des cas d'hépatite E ont été enregistrés dans les camps ne disposant pas de suffisamment de latrines ou parmi les nouveaux arrivants ayant de mauvaises habitudes d'hygiène. Il n'y a actuellement aucun vaccin contre l'hépatite E.

« La période d'incubation pour la jaunisse est d'un mois et nous craignons que le nombre de cas ne continue de croître », a indiqué Andrej Mahecic. En plus d'améliorer la qualité de l'eau et des installations sanitaires, d'augmenter les soins de santé, de rappeler l'importance d'utiliser les latrines et de respecter rigoureusement des mesures d'hygiène élémentaires (hygiène de l'alimentation et de l'eau, propreté des mains), les travailleurs humanitaires dans le domaine de la santé sont également formés à la surveillance et à l'identification de nouveaux cas.

Parallèlement, environ 80 cas de choléra ont été signalés dans la province kenyane du Nord-Est, principalement dans une installation proche de la frontière avec la Somalie. Une douzaine de décès ont été également rapportés en Somalie. Il n'y a pas eu de décès à Dadaab, où 18 cas ont été identifiés parmi les réfugiés qui ont eu des contacts avec des communautés affectées près de la frontière.

Le HCR a mis en place une équipe d'intervention comprenant des partenaires dans les domaines de la santé, de l'eau et de l'assainissement et une coordination quotidienne s'exerce au niveau du camp. Un pavillon d'isolement pour les malades du choléra a été ouvert au camp de Hagadera et du personnel supplémentaire a été formé pour traiter les cas. À l'heure actuelle, il existe des ressources pour gérer les 100 personnes touchées par le choléra. Des centres de traitement du choléra ont été ouverts dans les dispensaires du camp.

« Nous craignons que les maladies d'origine hydrique s'étendent avec l'arrivée de la saison des pluies en octobre et novembre », a indiqué Andrej Mahecic, en notant que les prévisions pour la région annoncent des pluies plus importantes que la normale. Cela pourrait nuire à la situation en matière d'assainissement à Dadaab car certaines parties du complexe des camps sont vulnérables aux inondations.

Cependant, c'est la mauvaise hygiène qui est la principale cause de l'infection à la fois pour le choléra et pour l'hépatite E et les efforts du HCR dans le domaine de la santé publique dans les camps de Dadaab visent à régler ce problème. En outre, la construction de 6.000 nouvelles latrines a commencé cette semaine.