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Haïti : près de trois ans après le séisme, le Représentant spécial fait le bilan des défis que le pays doit relever

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti,  Mariano Fernández Amunátegui.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, Mariano Fernández Amunátegui.

Haïti : près de trois ans après le séisme, le Représentant spécial fait le bilan des défis que le pays doit relever

Alors que les effectifs de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), qu'il dirige, sont sur le point d'être revus à la baisse, le Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays a estimé ce weekend que la priorité à venir était la réforme du secteur haïtien de la sécurité, anéanti par le séisme de janvier 2010.

« La sécurité, la stabilité et l'État de droit représentent les plus gros défis de l'heure », a déclaré, dans une interview exclusive à la Radio des Nations Unies, Mariano Fernández Amunátegui, qui compte sur la volonté du gouvernement d'assumer pleinement ses responsabilités dans ce domaine.

Venu au Siège des Nations Unies pour s'entretenir avec le Secrétaire général Ban Ki-moon, les pays contributeurs de troupes et divers responsables onusiens, le Chef de la MINUSTAH a estimé que l'adoption récente du Plan quinquennal de Développement de la Police Nationale d'Haïti (PNH) par le Conseil Supérieur de la Police Nationale, qui doit être contresigné sous peu par son nouveau Directeur Général, Godson Orélus, constituait un pas décisif sur la bonne voie.

« La MINUSTAH doit poursuivre ses efforts et continuer d'appuyer Haïti dans sa lutte contre l'insécurité qui affecte particulièrement la capitale depuis plusieurs semaines », a confié M. Fernandez.

Le Chef de la MINUSTAH a par ailleurs soutenu que la Force onusienne avait déjà accumulé « beaucoup d'expérience » dans la lutte contre ce fléau. « Nous continuons d'observer la situation et sommes prêts à conduire et multiplier des opérations pour nous acquitter de ce volet de notre mandat », a-t-il assuré lors de son entretien à la Radio de l'ONU.

Le Représentant spécial mise sur la formation continue de la police nationale. « Nous avons contribué à la formation de 10.000 policiers, mais devons atteindre le chiffre de 16.000, sans quoi nous n'aurons pas les effectifs nécessaires pour prendre le relais de la Mission et assurer la sécurité nationale de façon satisfaisante », a-t-il prévenu.

Interrogé sur l'impasse dans laquelle se trouve la désignation des membres du pouvoir législatif du Conseil électoral permanent (CEP), Mariano Fernández Amunátegui a répondu qu'il continuait de croire que la réforme du système de désignation de ses membres est une « opportunité historique, mais que le principe de 30% de représentation féminine doit être respecté. Pour sortir de cette impasse, il faut donc que le Président, le Conseil supérieur et le Parlement nomment chacun une femme ».

Face à l'ampleur de ces défis, l'aide de la communauté internationale est plus que jamais requise pour aider le pays à répondre aux questions de la relance économique, de la lutte contre le chômage, de la pauvreté et de la réhabilitation des infrastructures de base.

La MINUSTAH a été établie le 1er juin 2004 par le Conseil de sécurité. Le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010, qui a fait plus de 220.000 morts, selon le gouvernement haïtien, dont 96 personnels de l'ONU, a touché de plein fouet une économie et des infrastructures déjà chancelantes. Au lendemain de l'élection présidentielle de 2011, la MINUSTAH s'est efforcée de poursuive la mise en œuvre de son mandat initial, consistant à renforcer un climat sûr et stable, à appuyer le processus politique en cours, à renforcer les institutions gouvernementales et les structures d'un État de droit et à promouvoir et à protéger les droits de l'homme.