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Navi Pillay alerte le Conseil des droits de l'homme sur les graves violations perpétrées dans le nord du Mali

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Navi Pillay alerte le Conseil des droits de l'homme sur les graves violations perpétrées dans le nord du Mali

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a condamné lundi les violations répétées des droits de l'homme au Mali, notamment des actes de cruauté tels que des amputations, appelant le gouvernement de ce pays et la communauté internationale à réagir d'urgence à cette situation.

« Selon des informations crédibles reçues par mon bureau, les divers groupes armés qui occupent actuellement le nord du Mali ont commis de graves violations des droits de l'homme et possiblement des crimes de guerre », a affirmé Navi Pillay devant les membres du Conseil des droits de l'homme à Genève.

« Parmi ces actes, figurent des traitements cruels, tels que des amputations, la lapidation à mort d'un couple non marié, des exécutions sommaires, le recrutement d'enfants soldats, ainsi que des violations des droits de la femme, de l'enfant, de la liberté d'expression et de conviction et des droits culturels », a-t-elle énuméré.

Au moins sept hommes ont été amputés par le Mouvement pour l'unité du djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et le groupe Ansar Dine, dont un homme, dont la main aurait été tranchée hier après des accusations de vol. Il semblerait également qu'une trentaine d'hommes sous le coup de chefs d'inculpation divers attendent de recevoir leur châtiment, notamment des amputations.

En janvier dernier, des combats entre les forces gouvernementales et les rebelles touaregs avaient repris dans le nord du pays. L'instabilité et l'insécurité qui en ont résulté, ainsi que la prolifération des groupes armés dans la région au lendemain d'un coup d'état en mars, ont conduit plus de 250.000 Maliens à se réfugier dans les pays voisins. Le nombre de déplacés internes est estimé à 174.000.

Mme Pillay a plaidé pour une action immédiate destinée à mettre fin à l'instabilité politique qui alimente les violences dans ce pays. « Je condamne fermement les attaques contre la population civile, les violences sexuelles, le recrutement d'enfants soldats et les déplacements forcés, ainsi que les destructions de sites du patrimoine mondial au Mali. Les groupes armés doivent respecter les droits de l'homme et le droit humanitaire international », a insisté la Haut Commissaire.

« Je crains que la situation humanitaire et la situation des droits de l'homme dans toute la région du Sahel ne se détériorent encore plus dangereusement si la crise qui sévit dans le nord du Mali n'est pas résolue. »

Le Conseil de sécurité a encouragé le mois dernier la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) à formuler « les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé» d'une force régionale dans ce pays.