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L'ONU demande une enquête indépendante sur la violence qui a tué huit personnes au Darfour

Une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani.
Une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani.

L'ONU demande une enquête indépendante sur la violence qui a tué huit personnes au Darfour

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exhorté vendredi les autorités du Soudan à ouvrir une enquête indépendante sur la répression brutale exercée mardi par les forces gouvernementales contre des manifestants au Darfour, faisant huit morts et plus de 50 blessés parmi les manifestants.

Selon des témoins, les forces de sécurité auraient ouvert le feu et utilisé des gaz lacrymogènes contre les manifestants dans la ville de Nyala, la ville principale du Darfour du sud, faisant huit morts, dont cinq mineurs.

« Nous exhortons le gouvernement à ouvrir dans les meilleurs délais une enquête indépendante et crédible sur cet incident et l'éventuel usage excessif de la force par les forces de sécurité », a indiqué en conférence de presse à Genève Ravina Shamdasani, la porte-parole du HCDH.

Selon la presse, les manifestants protestaient contre la hausse des prix dans l'ouest du Darfour, dans la foulée de l'annonce de mesures d'austérité le mois dernier, notamment la fin des subventions des carburants.

« Les lignes directrices internationales concernant la règlementation des manifestations doivent être respectées pour assurer que le droit légitime à la liberté d'expression et de rassemblement soient respectés. Nous appelons le gouvernement à condamner fermement l'usage excessif de la force pour réprimer des manifestations et demandons de tenir pour responsables les auteurs de ces actes », a souligné Mme Shamdasani.

La Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé à plusieurs occasions les autorités soudanaises à veiller à ce que les manifestations puissent avoir lieu paisiblement et sans entraves.

« Nous appelons également le gouvernement à relâcher immédiatement et sans conditions tous ceux qui sont détenus simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté de rassemblement et d'expression », a ajouté Mme Shamdasani en précisant que les spécialistes des droits humains de l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) continueraient de suivre la situation sur le terrain.