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Le HCR condamne les violations massives des droits de l'homme perpétrées dans l'est de la RDC

Les personnes déplacées dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) sont souvent la cible d'attaques, alors que les affrontements entre les forces gouvernementales et le M23 se poursuivent. Photo UNHCR/S. Modola
Les personnes déplacées dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) sont souvent la cible d'attaques, alors que les affrontements entre les forces gouvernementales et le M23 se poursuivent. Photo UNHCR/S. Modola

Le HCR condamne les violations massives des droits de l'homme perpétrées dans l'est de la RDC

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a condamné aujourd'hui les violations perpétrées contre les civils dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), sur fond de combats ayant provoqué le déplacement de près d'un demi-million de personnes au cours des quatre derniers mois.

« Notre personnel et nos partenaires en Ouganda, au Rwanda et dans l'est de la RDC, ont reçu des informations selon lesquelles des abus sont commis à grande échelle », a indiqué aux médias à Genève un porte-parole du Haut Commissariat, Andrej Mahecic.

« Ces violations comprennent des exécutions sommaires et aveugles de civils, des violences sexuelles, des actes de torture, des arrestations arbitraires, des agressions, des pillages, des actes d'extorsion, des déprédations, du travail forcé, des recrutements forcés dans les rangs de groupes armés, y compris d'enfants, et des violences motivées par des considérations ethniques. »

Les forces gouvernementales congolaises sont engagées dans des affrontements contre le Mouvement du 23 mars (M23), formé d'anciens mutins de l'armée régulière et qui opèrent dans le Nord-Kivu et la Province Orientale. Les troupes gouvernementales ont reçu un soutien des Caques de la Mission de stabilisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO).

Les violences résultant de ces affrontements ont déplacé plus de 470.000 personnes dans l'est de la RDC, dont 51.000 se sont réfugiés en Ouganda et au Rwanda voisins.

« Le HCR exhorte les parties au conflit à s'abstenir de prendre la population civile et les zones les plus peuplées pour cibles », a déclaré M. Mahecic, avant d'ajouter : « Nous appelons toutes les parties à protéger les populations civiles et à prévenir les attaques aveugles et disproportionnées. »

Alors que les combats se poursuivent, des secteurs entiers du Nord Kivu ont été laissés sans sécurité adéquate, selon le HCR. Dans les territoires Masisi et Walikale, plusieurs groupes armés s'appuient sur ce vide pour lancer des attaques contre des villages et des camps de personnes déplacées, tuant et pillant.

Les recrutements forcés se multiplient également. Plus tôt ce mois-ci, par exemple, un groupe armé a forcé 145 personnes à transporter ses munitions, dans la ville de Rutshuru, au Nord Kivu. Certains déplacés ayant refusé de joindre un autre groupe armé ont été battus violemment.

Le HCR et ses partenaires fournissent des abris, une protection, des soins médicaux et une assistance psychosociale aux victimes de violences dans les camps établis en Ouganda et au Rwanda, mais la détérioration de la situation sécuritaire en RDC entrave la capacité du Haut Commissariat à prêter assistance sur les sites situés au nord et à l'ouest de Goma, la capitale du Nord Kivu.