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Un expert de l'ONU appelle l'UE et la Turquie à respecter les droits des migrants

Le Rapporteur spécial sur les droits des migrants, François Crépeau.
Le Rapporteur spécial sur les droits des migrants, François Crépeau.

Un expert de l'ONU appelle l'UE et la Turquie à respecter les droits des migrants

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme des migrants, François Crépeau, a appelé lundi l'Union européenne (UE) et la Turquie à accorder la priorité à la question des droits de l'homme dans leur coopération en matière de gestion des flux migratoires.

« Je salue les changements législatifs et institutionnels considérables dans les politiques migratoires de la Turquie, dont la promulgation d'une nouvelle loi sur les ressortissants étrangers et la protection internationale, qui mettra en œuvre l'acquis communautaire européen et devrait être adoptée lors de la prochaine session parlementaire », s'est félicité M. Crépeau dans un communiqué de presse.

« Alors que la Turquie et l'Union européenne ont étroitement collaboré sur les questions migratoires, pour des résultats significatifs, l'assistance prêtée à la Turquie sur la gestion des flux migratoires a principalement porté sur la sécurisation des frontières afin de limiter le nombre d'arrivants en situation irrégulière sur le sol de l'UE. Les questions des droits de ces migrants sont souvent négligées », a-t-il observé.

Le Rapporteur spécial vient de conclure une visite officielle de cinq jours en Turquie pendant laquelle il s'est rendu dans la capitale Ankara, ainsi qu'à Istanbul et dans la province Erdine, à proximité de la frontière avec la Grèce. Cette frontière constitue l'un des principaux points de passage vers l'UE des migrants en situation irrégulière.

« Bien que la Turquie se trouve à l'intersection de l'Europe et l'Asie, les pressions sur les autorités turques pour limiter les flux migratoires ne devraient pas peser plus lourd que le respect des droits des migrants », a souligné M. Crépeau.

« J'ai remarqué que l'attention principale de l'UE porte sur le renforcement de la sécurité à la frontière ce qui a conduit à donner la priorité à la détention comme solution de contrôle des arrivées ».

L'expert indépendant de l'ONU a notamment fait part de sa préoccupation devant les plans de financement de nouveaux centres de détention en Turquie par l'UE. Selon lui, le manque de garanties pour les détenus de ces centres est important.

« Je suis également préoccupé par la détention de migrants vulnérables en situation irrégulière, dont des familles et des enfants non accompagnés. Les alternatives à la détention sont toujours préférables », a précisé M. Crépeau.