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Syrie : les observateurs de l'ONU parviennent à la ville d'al-Haffeh, théatre de violences

Le véhicule de l'ONU qui a été attaqué par une foule en colère alors qu'il tentait d'entrer dans la ville d'al-Haffeh le 12 juin 2012. Photo ONU/David Manyua
Le véhicule de l'ONU qui a été attaqué par une foule en colère alors qu'il tentait d'entrer dans la ville d'al-Haffeh le 12 juin 2012. Photo ONU/David Manyua

Syrie : les observateurs de l'ONU parviennent à la ville d'al-Haffeh, théatre de violences

Les observateurs des Nations Unies sont finalement parvenus jeudi à entrer dans al-Haffeh, où ils ont trouvé une ville désertée de ses habitants et de nombreux bâtiments incendiés et où flottait « une forte odeur de décomposition ».

Les affrontements qui faisaient rage au cours des derniers jours avaient empêché le personnel de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS) de se rendre sur les lieux. Arrivés sur place aujourd'hui, les observateurs ont trouvé les sièges des institutions gouvernementales incendiés, les magasins pillés et les résidences sans sus-dessous.

« Une forte odeur de décomposition flottait dans l'air et il semble que dans certaines parties de la ville, les combat se poursuivent toujours », a indiqué la porte-parole de la MISNUS, Sausan Ghosheh, qui n'a pas été en mesure de donner un bilan des victimes.

En outre, les observateurs ont constaté que le siège du parti Baas avait essuyé des tirs d'artillerie et semblait avoir été le théâtre de combats à l'arme lourde. Des munitions de toutes sortes ont été trouvées sur place. Des voitures, appartenant à des civils ou aux forces de sécurité, ont également été incendiées.

« La MISNUS est profondément préoccupée par l'escalade des violences en Syrie et appelle toutes les parties à poser les armes et à choisir la voie de la non-violence pour le bien-être des Syriens qui ont assez souffert », a déclaré Mme Ghosheh.

Les Nations Unies estiment à plus de 10.000 le nombre de personnes, principalement des civils, qui ont été tuées en Syrie et à des dizaines de milliers celui des déplacés depuis le début du soulèvement contre le régime du Président Bachar Al-Assad il y a environ 16 mois.

Les observateurs de la MISNUS sont chargés de surveiller la cessation des violences en Syrie, ainsi que de surveiller et soutenir la pleine mise en œuvre du plan de paix en six points présenté en mars dernier par l'Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la crise en Syrie, Kofi Annan.

Ce plan appelle à la fin des violences, à l'ouverture d'un accès aux agences humanitaires, à la libération des détenus, au début d'un dialogue politique inclusif qui prenne en compte les aspirations du peuple syrien, ainsi qu'à un accès sans entrave pour les médias internationaux et au respect des libertés civiques de tous les Syriens.