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Climat : la FAO aide la Tanzanie à évaluer ses stocks de carbone

Un éléphant dans le Parc national de Mikumi, en Tanzanie.
Un éléphant dans le Parc national de Mikumi, en Tanzanie.

Climat : la FAO aide la Tanzanie à évaluer ses stocks de carbone

Alors que l'évaluation des stocks de carbone dans le sol est essentielle pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) réalise actuellement un projet pour évaluer la quantité de carbone stockée dans les forêts et les sols forestiers en Tanzanie.

Les sols forestiers renferment d'immenses stocks de carbone, rappelle la FAO. La déforestation, la dégradation des forêts ou les changements de pratiques de gestion forestière libèrent le carbone du sol dans l'atmosphère, concourant ainsi au changement climatique. C'est pourquoi il est important de disposer d'estimations fiables des stocks de carbone dans le sol et de leurs changements.

« L'étude des sols forestiers de la FAO, la première de ce type en Tanzanie, a été conçue pour fournir des estimations objectives du stock de carbone dans les sols du pays », a expliqué le forestier principal de la FAO, Anssi Pekkarinen, lors de la Conférence de l'ONU sur le changement climatique qui se déroule actuellement à Bonn en Allemagne.

« L'étude aidera également les experts à poursuivre la mise au point de la méthodologie d'évaluation des changements des stocks de carbone. Le projet permettra au gouvernement de prendre des décisions en connaissance de cause pour porter à une augmentation, plutôt qu'à une perte, des stocks de carbone », a-t-il ajouté.

Mis en œuvre par le gouvernement tanzanien et la FAO, et financé par la Tanzanie et la Finlande, le projet d'un montant de 5,6 millions de dollars comporte 16 équipes qui travaillent sur le terrain depuis deux ans et rassemblent des données dans 3.400 sites à l'échelle du pays. Un échantillonnage des sols est réalisé sur 25% de ces sites.

Les échantillons de sol sont analysés dans un laboratoire local par des scientifiques tanzaniens.

Les résultats de ce processus seront ensuite modélisés par ordinateur, ce qui permettra aux scientifiques d'estimer l'évolution des stocks de carbone dans les sols au fil du temps. Une modélisation dynamique est une approche moins coûteuse et moins lourde dans le suivi que les enquêtes pédologiques qui doivent être répétées tous les 5 à 10 ans.

« Les modèles de carbone dans les sols sont largement répandus et actuellement utilisés pour le suivi des stocks et les déclarations des GES en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et au Japon. Les données de l'étude en Tanzanie permettent de tester et de calibrer les modèles dynamiques de carbone, qui pourront servir au suivi du carbone dans les sols également dans les pays en développement », a expliqué Raisa Mäkipää, experte de l'Institut finlandais de recherche forestière participant au projet.

Plus d'un tiers de la Tanzanie est couvert de forêts, mais près d'1% disparaît chaque année.

On estime que la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement représentent près de 20% des émissions mondiales de carbone, ce qui explique pourquoi l'ONU exhorte les pays à agir dans le cadre de son programme de Réduction des émissions de CO2 provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD).

« Nous espérons que le projet servira d'exemple aux autres pays en développement en les encourageant à appliquer des approches analogues pour effectuer le suivi de leurs stocks de carbone », a indiqué M. Pekkarinen.