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Liban : une experte de l'ONU appelle à une enquête sur la mort d'une migrante

Gulnara Shahinian, Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d'esclavage.
Gulnara Shahinian, Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d'esclavage.

Liban : une experte de l'ONU appelle à une enquête sur la mort d'une migrante

La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d'esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences Gulnara Shahinian, a exhorté mardi le gouvernement du Liban à mener une enquête complète sur les circonstances de la mort d'Alem Dechasa, une jeune migrante éthiopienne de 33 ans.

Alem Dechasa s'est suicidée le 14 mars, quelques jours après que des témoins l'ont vue se faire battre par des hommes et être forcée à monter à bord d'un véhicule à Beyrouth au Liban.

La scène avait été filmée et la vidéo qui montre la victime hurler et se débattre pour résister à un homme qui la pousse et qui la force à monter dans un véhicule sous les yeux des passants, a été publiée sur l'internet via l'un des média sociaux.

« Comme de nombreuses personnes à travers le monde, j'ai regardé la vidéo des abus physiques subis par Alem Dechasa dans une rue de Beyrouth. J'exhorte vivement les autorités libanaises à mener une enquête complète sur les circonstances qui ont mené à sa mort. Je présente également mes sincères condoléances à la famille et aux amis de Mme Dechasa », a dit Mme Shahinian dans une déclaration à la presse.

« Ces images cruelles m'ont rappelé des nombreuses migrantes et travailleuses que j'ai rencontrées au Liban lors de ma dernière visite officielle dans le pays l'année dernière. Des femmes qui ont été victimes de la servitude domestique m'ont expliqué qu'elles avaient été sous le contrôle absolu de leurs employeurs et victimes d'exploitation économique et d'abus moral, psychologique et sexuel », a-t-elle ajouté.

A la fin de sa visite au Liban en octobre 2011, la Rapporteuse spéciale avait exhorté le gouvernement libanais à mettre en place un cadre légal pour protéger les quelques 200.000 travailleurs domestiques dans le pays. Sans cette protection, certaines d'entre elles finissent dans la servitude domestique.

« Les Etats ont l'obligation de garantir le droit à la vérité concernant les violations, de mettre fin à l'impunité, de promouvoir et protéger les droits de l'homme et de garantir une réparation aux victimes et à leurs familles », a rappelé Mme Shahinian.