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L'ONU inquiète du sort des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes

Un soldat israélien arrêtant un enfant palestinien âgé de 12 ans à un point de passage à Naplouse.
Un soldat israélien arrêtant un enfant palestinien âgé de 12 ans à un point de passage à Naplouse.

L'ONU inquiète du sort des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes

A l'occasion d'une réunion internationale mardi à Genève sur la question de la Palestine, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est inquiété du sort des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, et notamment ceux en détention administrative.

« De nombreux problèmes sur le terrain requièrent une attention urgente, dont le sort des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. J'ai fait part de mes préoccupations concernant ce problème à de nombreuses reprises, y compris lors de ma visite dans les Territoires palestiniens occupés en février. Alors que le nombre de prisonniers a diminué, on compte encore quelques 4.400 individus, dont environ 200 enfants », a dit Ban Ki-moon dans un message lu par le Coordonnateur humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens occupés, Maxwell Gaylard.

Il a noté que plus de 300 Palestiniens étaient en détention administrative. Certains d'entre eux ont protesté contre cette situation en faisant des grèves de la faim. La détention administrative est pourtant prévue seulement dans des circonstances précises et exceptionnelles, pour une durée courte et sans porter préjudice aux droits des prisonniers, a souligné Ban Ki-moon.

« Les personnes détenues devraient avoir le droit de mettre en question leur détention et, dans l'absence d'inculpation formelle, elles devraient être relâchées sans attendre. L'ONU continue de suivre de près le sort de ceux en détention, et de signaler leur situation aux autorités israéliennes. J'appelle Israël à respecter ses obligations selon le droit international, dont la quatrième Convention de Genève », a dit le Secrétaire général.

Les arrestations de membres du Conseil législatif palestinien et le transfert forcé de certains d'entre eux de Jérusalem-Est à Ramallah est également une source d'inquiétude pour la communauté internationale en raison des implications pour les résident palestiniens de Jérusalem-Est.

« Ces déportations approfondissent le fossé entre les sociétés palestinienne et israélienne. Afin de renforcer la confiance, les deux parties prenantes doivent prendre des initiatives courageuses, dont la remise des prisonniers palestiniens à l'Autorité palestinienne », a déclaré M. Ban.

Plus généralement, le Secrétaire général de l'ONU a rappelé que le processus de paix au Moyen-Orient se trouvait actuellement dans une impasse dangereuse.

« L'année a commencé avec un effort encourageant du gouvernement jordanien pour réunir les Israéliens et les Palestiniens pour des négociations directes, mais une fois de plus, les obstacles les ont empêchés de trouver un terrain d'entente suffisant pour continuer », a-t-il noté.

La date butoir fixée par le Quatuor sur le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et Nations Unies) pour trouver un accord d'ici la fin de l'année reste d'actualité selon M. Ban et le Quatuor poursuit cet objectif. Parallèlement les activités pour renforcer les capacités de l'Autorité palestinienne se poursuivent.

« Un Etat palestinien viable vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d'Israël aurait dû voir le jour depuis longtemps », a souligné Ban Ki-moon. « La seule façon d'y parvenir passe par des négociations pour résoudre les problèmes de statut permanent, des frontières, de la sécurité, de l'eau, des réfugiés et de Jérusalem ».

« Une nouvelle dynamique politique entre les Israéliens et les Palestiniens est essentielle dans les mois à venir. Sans cela, chaque jour deviendra de plus en plus incertain. Nous devons avancer rapidement vers la paix et créer des relations israélo-palestiniennes plus confiantes dans tous ses aspects, y compris pour la question importante des prisonniers palestiniens », a conclu le Secrétaire général de l'ONU.