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L'ECOSOC débat du financement du développement durable

Milos Koterec, le Président de l'ECOSOC.
Milos Koterec, le Président de l'ECOSOC.

L'ECOSOC débat du financement du développement durable

Alors que la communauté internationale est confrontée à de nombreux défis liés à la crise économique et financière qui a éclaté en 2008, aggravée par la hausse des prix alimentaires et par l'impact négatif des changements climatiques, le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) a débattu lundi des meilleures stratégies à adopter pour financer la promotion du développement durable et promouvoir une croissance économique équitable et inclusive.

Ce débat a eu lieu à l'occasion de la Réunion annuelle de haut niveau que l'ECOSOC a avec les institutions de Bretton Woods –Banque mondiale et Fonds monétaire international (FMI)-, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Au cours des 10 années à venir, 600 millions d'emplois devront être créés dans le monde afin de compenser les pertes enregistrées pendant la crise économique et financière et répondre aux besoins d'une population mondiale en augmentation, a rappelé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans sa note adressée aux participants à cette rencontre.

« La question de l'emploi est cruciale et elle nécessite, de toute urgence, la conception et la mise en œuvre de politiques adéquates afin de permettre à la population de vivre et de prospérer », a déclaré M. Ban dans son allocution d'ouverture, tout en rappelant cependant que le développement durable signifiait aussi de la nourriture en suffisance, de l'eau potable et des soins de santé pour les communautés.

En ouvrant cette Réunion de haut niveau, le Président du Conseil économique et social, Milos Koterec, avait, de son côté, souligné combien la crise avait eu une incidence négative sur tous les pays et combien, partout dans le monde, les pauvres et les plus marginalisés en avaient le plus subi les conséquences.

« Pour que le redressement économique soit durable et ait un impact sur la pauvreté, la communauté internationale doit prendre des mesures cohérentes et coordonnées. Le financement du développement durable, à travers ses trois piliers que sont l'économie, le social et l'environnement, doit demeurer sa priorité », a préconisé le Président de l'ECOSOC.

À l'approche de la treizième session de la CNUCED, qui va avoir lieu le mois prochain à Doha, au Qatar, et de la tenue de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20), qui se tiendra à Rio de Janeiro, au Brésil, au mois de juin, les intervenants ont émis l'espoir que les deux journées de discussions de la Réunion de haut niveau entre l'ECOSOC, les institutions de Bretton Woods, l'OMC et la CNUCED, puissent contribuer activement au succès de ces évènements.

Dans le contexte économique actuel, le représentant du Fonds monétaire international (FMI) a expliqué que cette institution cherchait à augmenter ses réserves monétaires afin d'augmenter ses capacités de prêt de 500 milliards de dollars supplémentaires. De son côté, son homologue de l'Organisation mondiale du commerce a déploré la « résurgence d'attitudes protectionnistes » de la part de nombreux gouvernements de pays industrialisés, ainsi que l'absence d'avancées dans le Cycle de négociations commerciales de Doha.

Plusieurs intervenants ont ensuite mis l'accent sur le rôle majeur que peut jouer le secteur privé en matière de développement. « Ce secteur est à l'origine de 91% des 1.000 milliards de dollars de capitaux qui circulent chaque année dans les pays en développement, de même qu'il offre 90% des emplois dans ces pays », a fait remarquer le Vice-Président et Secrétaire du Comité du développement de la Banque mondiale, Jorge Familiar Calderón.

Mais, certains spécialistes ont noté que jusqu'à présent la croissance verte demeure peu visible dans les pays en développement. Les exportations dites « vertes » représentent à peine 2% des exportations totales de ce groupe de pays, tandis que les dégradations causées à l'environnement leur coûtent parfois jusqu'à 9% de leur produit intérieur brut (PIB), a expliqué Mme Marianne Fay, économiste en chef pour le développement durable et auteur du Rapport de la Banque mondiale sur la croissance verte.