Des experts de l'ONU appellent le Pakistan à stopper la violence sectaire
Le 28 février, un groupe d'individus, qui portaient, selon les informations disponibles, des treillis militaires ont attaqué un bus dans la région du Kohistan au nord du Pakistan. L'attaque a fait 18 morts qui appartenaient tous à la minorité chiite.
« Ces meurtres choquants constituent des actes qui doivent être dénoncés vigoureusement. Malheureusement de tels évènements sont devenus récurrents au Pakistan et nous exhortons le gouvernement du Pakistan à identifier et à poursuivre en justice les auteurs et à assurer des mesures de sécurité renforcées », a déclaré l'Experte indépendante de l'ONU sur les questions relatives aux minorités, Rita Izsak, dans une déclaration commune à la presse.
« Les tueries ciblées témoignent de l'ampleur de la haine religieuse épouvantable dans un pays qui ne semble pas assurer la sécurité des minorités religieuses », a souligné de son côté le Rapporteur spécial de l'ONU sur la liberté des cultes, Heiner Bielefeldt.
Le Rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions arbitraires et sommaires, Christof Heyns, a déclaré pour sa part que le gouvernement du Pakistan avait une obligation formelle à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger le droit à la vie, y compris dans les cas de crimes commis par des individus.
« L'incapacité à prendre les mesures appropriées pour empêcher, enquêter et punir de tels actes constitue une violation de l'article 6 de la Convention internationale sur les droits civils et politiques », a rappelé M. Heyns.
Les trois experts ont salué la condamnation exprimée par le Premier ministre Yousuf Raza Gilani suite aux attaques, et ils ont exhorté le gouvernement pakistanais à renforcer les mesures sécuritaires face à la menace qui pèse sur certains groupes à cause de leur religion.