L'actualité mondiale Un regard humain

RDC : regain d'affrontements provoquant des déplacements dans l'est - HCR

Une femme forcée de fuir son village se repose à l'extérieur d'un abri dans la province du Nord-Kivu. Photo : UNHCR/S. Schulman
Une femme forcée de fuir son village se repose à l'extérieur d'un abri dans la province du Nord-Kivu. Photo : UNHCR/S. Schulman

RDC : regain d'affrontements provoquant des déplacements dans l'est - HCR

Un regain de violence impliquant des troupes gouvernementales, des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des groupes de défense locaux dans la région instable à l'est de la République démocratique du Congo a forcé plus de 100.000 civils à quitter leurs foyers depuis fin novembre, a indiqué vendredi le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

« Le HCR est très préoccupé par les conséquences de ces violences sur la protection des civils piégés dans les combats », a dit un porte-parole de l'agence onusienne, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève.

Au Nord Kivu, on estime à 35.000 le nombre de personnes déplacées à cause des attaques et affrontements entre des groupes de milices rivales dans les territoires de Walikale et Masisi. Au moins 22 personnes auraient été tuées et un nombre indéterminé de femmes violées au cours des affrontements.

Malgré un accès humanitaire limité en raison de l'insécurité qui règne dans la région, des employés du HCR, du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et de la mission de maintien de la paix des Nations Unies (MONUSCO) ont rencontré certains déplacés au cours d'une mission d'évaluation dans les zones touchées la semaine dernière. Ils ont trouvé plusieurs villages vides et brûlés, ainsi que des centres de santé pillés. A Walowa Yungu, par exemple, 14 villages sur 18 dans la zone ont été quasiment désertés par leurs habitants.

« La plupart des déplacés vivent auprès de familles d'accueil dans des installations de fortune surpeuplées ou occupent des écoles. Certains d'entre eux ont indiqué à l'équipe d'évaluation qu'ils avaient perdu l'accès à leurs terres arables et qu'ils étaient victimes de travail forcé, harcèlement et violence », a souligné le porte-parole du HCR.

Au Sud Kivu, les attaques à Shabunda ont provoqué le déplacement de quelque 70.000 personnes depuis novembre. Selon des sources locales, quelque 4.400 personnes auraient fui les violences au cours des deux dernières semaines. Les déplacés cherchent refuge dans la province du Sud Kivu mais certains se seraient également déplacés vers les provinces voisines de Maniema et Katanga.

« Nous travaillons avec nos partenaires pour répondre aux besoins des déplacés dès que nous avons accès à eux. Cela consiste notamment à leur fournir des abris, de l'eau potable, des vivres et des soins de santé. Outre l'assistance matérielle, nos collègues sur le terrain apportent également un soutien psycho-social aux victimes de viol et autres traumatismes causés par les violences », a dit Adrian Edwards.

Avant les attaques actuelles, 1,1 million de personnes étaient déjà déracinées du fait des années de violence armées dans les deux Kivu.

« Dans un autre endroit plus au sud, selon nos informations, plus de 12.000 personnes auraient récemment été déplacées dans la Province centrale de Katanga. Une mission inter-organisations – à laquelle le HCR participe – devait se rendre dans cette zone cette semaine mais a dû être reportée pour des raisons de sécurité. Selon nos informations initiales, 65% de ces déplacés sont de jeunes garçons et filles ayant cherché refuge dans 17 villages du territoire de Mitwaba. Ils auraient fui pour échapper à de nouvelles activités des milices dans cette province relativement stable », a encore dit le porte-parole du HCR.