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Soudan du Sud : plus de 120.000 personnes affectées par la violence - ONU

La Coordonnatrice humanitaire de l'ONU pour le Soudan du Sud, Lise Grande.
La Coordonnatrice humanitaire de l'ONU pour le Soudan du Sud, Lise Grande.

Soudan du Sud : plus de 120.000 personnes affectées par la violence - ONU

Plus de 120.000 personnes ont été affectées par la flambée de violence dans l'Etat de Jonglei, au Soudan du Sud, et elles pourraient avoir besoin d'aide, a dit la Coordonnatrice humanitaire de l'ONU, Lise Grande.

Plus de 120.000 personnes ont été affectées par la flambée de violence qui a récemment frappé l'Etat de Jonglei, au Soudan du Sud, et elles pourraient avoir besoin d'aide, a dit vendredi la Coordonnatrice humanitaire de l'ONU dans ce pays, Lise Grande.

« La violence à Jonglei n'a pas cessé. Il y a seulement deux semaines nous avons lancé une opération d'urgence à grande échelle pour assister 60.000 personnes. Suite aux récentes attaques, nous estimons maintenant que ce nombre a doublé », a déclaré Mme Grande dans un communiqué de presse.

Les affrontements entre les communautés Lou Nuer et Murle ont pris de l'ampleur en décembre, forçant des dizaines de milliers de personnes, selon les estimations, à fuir leurs foyers dans la région de Pibor. La violence a également fait de nombreuses victimes et d'importants dégâts matériels. Des attaques en guise de représailles ont ensuite été lancées sur les régions d'Akobo, Uror et Duk.

Le 16 janvier, 80 personnes auraient été tuées et 300 maisons brûlées à Duk Padiet dans la région de Duk, selon les autorités locales.

L'ONU distribue de l'assistance humanitaire dans les zones affectées par la violence et effectue des évaluations de la situation de façon continue. Un centre de coordination humanitaire a été établi à Pibor et 15 organisations humanitaires sont sur le terrain, pour réparer des points d'eau, distribuer de la nourriture et des ustensiles, et fournir des services d'éducation et de protection ainsi qu'une assistance médicale. Une assistance humanitaire est également assurée à Gumuruk, Likuangole, Boma et Walgak.

Les conflits qui ravagent les Etats du Kordofan méridional et du Nil bleu, au Soudan voisin, compliquent la situation puisque depuis juin 2011, quelques 80.000 personnes sont arrivées au Soudan du Sud et plusieurs centaines de réfugiés continuent d'arriver chaque semaine.

« Les opérations au Soudan du Sud sont parmi les plus difficiles et onéreuses de la région à cause du manque d'infrastructures et d'accès. Nous sommes engagés dans une course contre la montre chaque année pour nous assurer que les fournitures vitales sont acheminées et positionnées avant l'arrivée des pluies. Les attaques sont intervenues au début de la saison sèche alors que les réserves sont au plus bas », a expliqué Mme Grande.

« Nous sommes très inquiets que les structures humanitaires, y compris les centres de santé, soient prises pour cibles lors des attaques. Nous appelons toutes les parties prenantes à respecter la neutralité des partenaires humanitaires », a-t-elle souligné.

Par ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré vendredi profondément préoccupé par la poursuite des tensions le long de la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud ainsi que par la crise pétrolière actuelle. « La situation indique une détérioration préoccupante des relations entre les deux États », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

« Les Nations Unies appuient pleinement les efforts du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine (AUHIP) pour régler ces questions et les autres questions en suspens, et ce, en se fondant sur les concepts de viabilité mutuelle, de sécurité et de coexistence pacifique », a ajouté le porte-parole.

Le Secrétaire général de l’ONU a lancé un appel aux parties pour qu’elles fassent tout leur possible pour parvenir à un accord dans les négociations qu’elles tiennent en ce moment à Addis-Abeba sous les auspices de l’AUHIP, pour qu’elles règlent la crise pétrolière actuelle et traitent des autres contentieux à l’ordre du jour qui exigent une réponse immédiate. « L’Envoyé spécial du Secrétaire général, Haile Menkerios, reste sur place, déterminé à faciliter les négociations en collaboration avec l’AUHIP », a précisé le porte-parole.