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Cambodge : l'ONU salue le début du procès de trois ex-dirigeants khmers rouges

Le bâtiment des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, à Phnom Penh.
Henning Blatt
Le bâtiment des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, à Phnom Penh.

Cambodge : l'ONU salue le début du procès de trois ex-dirigeants khmers rouges

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a salué l'ouverture lundi du procès de trois anciens hauts responsables khmers rouges accusés de génocide, de crimes contre l'humanité et de torture devant les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), le tribunal spécial créé par le gouvernement cambodgien et l'ONU pour juger les Khmers rouges.

« C'est un nouveau jour historique pour le peuple du Cambodge. Beaucoup de Cambodgiens ont longtemps attendu de voir le début de ce procès et de pouvoir enfin commencer à entendre des preuves sur les atrocités commises dans le pays il y a 30 ans », a déclaré Navi Pillay dans un communiqué.

« Les témoignages des survivants vont indubitablement aider une nouvelle génération de Cambodgiens à comprendre leur histoire », a-t-elle ajouté.

Les témoignages de la défense et de l'accusation vont être entendus, y compris ceux des présumés coupables : Nuon Chua, Ieng Sary et Khieu Samphan.

Le tribunal a décidé la semaine dernière qu'une quatrième ex-responsable khmer rouge poursuivie, Ieng Thirith, n'était pas capable de suivre un procès après qu'une expertise médicale a déclaré qu'elle souffrait de démence, probablement causée par la maladie d'Alzheimer. Sous le régime khmer rouge, Mme Thirith était ministre des affaires sociales.

Environ 1,7 million de personnes ont perdu la vie entre le 17 avril 1975 et le 6 janvier 1979 au Cambodge, la période durant laquelle le régime khmer rouge dirigé par le dictateur Pol Pot était au pouvoir.

Malgré les progrès effectués, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a souligné que le tribunal continuait d'être confronté à des défis relatifs à l'intégrité dans les procédures.

« Il est essentiel que les inquiétudes soient clairement réglées pour que la Cour aille de l'avant », a dit Navi Pillay en soulignant la nécessité pour les victimes de bénéficier d'un processus de justice crédible.

M. Nuon, 84 ans, appelé « Frère numéro deux » sous le régime des Khmers rouges, est accusé d'avoir été le principal architecte de la politique du Parti communiste du Kampuchéa, d'avoir contrôlé l'appareil de sécurité intérieure du pays et d'avoir fourni un soutien à la politique de réinstallation forcée et d'asservissement.

M. Ieng, 84 ans, a été ministre des affaires étrangères et vice-Premier ministre sous les Khmers rouges. Il a fui vers la Thaïlande quand le régime est tombé en 1979.

Khieu Samphan, 79 ans, a servi en tant que chef d'Etat du Kampuchéa démocratique. Il a succédé à Pol Pot à la tête des Khmers rouges, quand celui-ci a pris sa retraite en 1985.