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La stagnation politique en Bosnie-Herzégovine examinée au Conseil de sécurité

Le Haut représentant pour la Bosnie-Herzégovine, Valentin Inzko.
Dialogue et respect au cœur des débats de la seconde édition de Simul'ONU

La stagnation politique en Bosnie-Herzégovine examinée au Conseil de sécurité

La Bosnie-Herzégovine continue de faire face à une stagnation politique et même à un recul, a expliqué mardi le Haut-Représentant pour la Bosnie-Herzégovine, Valentin Inzko, devant le Conseil de sécurité.

Une des principales raisons tient au fait que la culture politique de la Bosnie-Herzégovine, marquée par la réticence des acteurs en présence à faire des compromis, évite le dialogue sur les questions cruciales et tire régulièrement partie du système.

De manière regrettable et en dépit de la bonne volonté de la communauté internationale, des défis continuent de se poser à la pleine mise en œuvre des accords de Dayton, signés le 14 décembre 1995, et qui ont mis fin aux combats en Bosnie-Herzégovine.

L'une des deux entités de la Bosnie-Herzégovine, la Republika Srpska a continué de prendre des mesures juridiques et politiques contre les institutions, les domaines de compétence et les lois de l'État fédéral de Bosnie-Herzégovine et contre l'autorité conférée au Haut-Représentant en vertu de l'Accord de paix et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Ainsi, plus d'un an après la tenue des élections générales, le Conseil des ministres fédéral attend toujours d'être formé et plusieurs institutions sont sous pression politique, institutionnelle et économique. En outre, les processus d'intégration à l'Union européenne et aux structures euro-atlantiques demeurent dans l'impasse en raison de l'adhésion à des « conceptions politiques étroites sur les plans ethnique et nationaliste ».

« Les deux principaux partis croates de Bosnie-Herzégovine continuent de remettre en cause la légalité et la légitimité du gouvernement au pouvoir. En outre, dans la Fédération, certains dirigeants politiques bosniaques se sont laissés aller à la surenchère dans leur réponse aux déclarations des dirigeants de la Republika Srpska et ont averti qu'un conflit pourrait éclater s'ils essayaient de diviser le pays », a expliqué M. Inzko

« À la lumière de tous ces faits, il n'est pas surprenant, qu'il n'y ait aucun progrès significatif vers l'intégration aux structures euro-atlantiques », a-t-il ajouté.

Même s'il faut se concentrer sur les difficultés immédiates, il faut aussi s'interroger sur les moyens de créer sur le long terme un environnement sûr et fonctionnel pour la Bosnie-Herzégovine, tout en s'appuyant sur le principe d'appropriation nationale. Le Haut-Représentant a donc préconisé le maintien d'une présence internationale dans le pays, afin de l'aider à consolider les gains réalisés jusqu'à présent et d'intégrer les structures euro-atlantiques.

« La communauté internationale a obtenu des résultats énormes depuis 15 ans. Il est cependant clair qu'en observant la situation politique actuelle nous pouvons constater que nous ne sommes pas encore arrivés à un accord politique durable qui peut assurer la paix dans le pays », a expliqué M. Inzko.