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La Bosnie traverse sa plus grave crise depuis 1995, selon l'ONU

La Bosnie traverse sa plus grave crise depuis 1995, selon l'ONU

Valentin Inzko.
La Bosnie-Herzégovine est confrontée à la pire crise depuis que les combats ont cessé en 1995 a estimé lundi le Haut Représentant pour la Bosnie Herzégovine, Valentin Inzko, devant le Conseil de sécurité. Il a souligné qu'il n'y avait aucune perspective qu'un nouveau gouvernement soit formé, que l'économie était au point mort et que la Republika Srpska (République serbe de Bosnie) menaçait l'existence même du pays.

La Bosnie-Herzégovine est confrontée à la pire crise depuis que les combats ont cessé en 1995 a estimé lundi le Haut Représentant pour la Bosnie Herzégovine, Valentin Inzko, devant le Conseil de sécurité. Il a souligné qu'il n'y avait aucune perspective qu'un nouveau gouvernement soit formé, que l'économie était au point mort et que la Republika Srpska (République serbe de Bosnie) menaçait l'existence même du pays.

Lors d'un débat au Conseil de sécurité, Valentin Inzko a expliqué que la Republika Srpska - l'une des deux entités semi-autonomes qui composent la République de Bosnie-Herzégovine - avait pris « des mesures concrètes qui constituaient la plus grave violation de l'Accord de paix de Dayton-Paris » depuis sa signature le 14 décembre 1995.

En avril, la Republika Srpska a décidé d'organiser un référendum, en juin prochain, sur le bien-fondé des pouvoirs du Haut Représentant de l'ONU ainsi que de nombreuses institutions étatiques, y compris la Cour de justice de Bosnie-Herzégovine.

« Si les décisions prises par la Republika Srpska sont autorisées, elles auront un impact majeur sur le fonctionnement et la pérennité de la Bosnie-Herzégovine », a déclaré M. Inzko, citant le « nombre important » de lois promulguées et de réformes engagées par son bureau depuis l'accord de paix de 1995. Cet accord, signé après presque quatre années de combats interethniques meurtriers, est celui qui a établi les deux entités constituant la Bosnie-Herzégovine, la Republika Srpska et la Fédération de Bosnie-Herzégovine, chacune disposant d'une grande autonomie.

M. Inzko a averti lundi que si les autorités de Republika Srpska n'annulaient pas le référendum, « je n'aurai d'autre choix que d'abroger les résultats ».

Le Haut représentant a noté que les autorités de la Republika Srpska, en particulier le Président Milorad Dodik, ont « continué de façon répétée à remettre ouvertement en question l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine en menaçant la viabilité du pays et en plaidant régulièrement pour sa dissolution ».

« Les autorités de Republika Srpska ont aussi régulièrement critiqué et mis en doute d'autres institutions étatiques. La politique étant de montrer que ces institutions ne fonctionnent pas et qu'elles ne sont donc pas nécessaires au niveau local. »

M. Inzko a ajouté que les autorités continuaient de nier l'existence du génocide dans la ville de Srebrenica en 1995, même si ce fait a été confirmé par les tribunaux internationaux sur les crimes de guerre.

Le Haut Représentant a souligné que les évolutions récentes indiquaient qu'une présence internationale avec un mandat exécutif était nécessaire et il a mis en garde contre le risque de « fatigue internationale » sur la situation en Bosnie-Herzégovine. Il a rappelé que sept mois après les élections, aucun gouvernement ne voyait le jour à la tête de l'Etat et que les partis continuaient à jouer un jeu a somme nulle. Le processus législatif est en panne, ce qui a pour conséquence d'empêcher l'intégration dans l'Union européenne (UE) et l'Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) selon lui.

« La situation à l'intérieur de la Fédération résulte d'un conflit entre des choix politiques basés sur l'ethnicité et d'autres plutôt basés sur la citoyenneté, et cela fait écho à la division de la société à travers le pays », a commente le Haut Commissaire. « Jusqu'ici, il a été impossible de concilier ces approches. »

Les représentants de près de 20 pays, y compris ceux de la Bosnie-Herzégovine, la Serbie et la Croatie, ont prévus de se pencher sur ce débat du Conseil de sécurité.