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Soudan du Sud : l'ONU condamne le bombardement d'un camp de réfugiés

Des réfugiés soudanais dans un centre de réception du HCR.
Des réfugiés soudanais dans un centre de réception du HCR.

Soudan du Sud : l'ONU condamne le bombardement d'un camp de réfugiés

Les Nations Unies ont vivement condamné vendredi le bombardement d'un camp de réfugiés dans l'Etat d'Unity, au Soudan du Sud, par un avion des forces armées du Soudan, et ont réclamé une enquête.

Les Nations Unies ont vivement condamné vendredi le bombardement la veille d'un camp de réfugiés dans l'Etat d'Unity, au Soudan du Sud, par un avion des forces armées du Soudan, et ont réclamé une enquête.

Plusieurs bombes ont été lâchées par un avion dans la zone où se trouve le camp et deux d'entre elles sont tombées à l'intérieur du camp, dont l'une près de l'école. Le camp de réfugiés se trouve près d'un camp de l'Armée de libération du peuple du Soudan (SPLA).

« Heureusement, il n'y a pas eu de victimes dans le camp et nous vérifions la situation dans les communautés environnantes », a dit un porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève.

Le camp de Yida accueille plus de 20.000 réfugiés qui ont fui récemment la violence dans les montagnes de Nuba, dans l'Etat du Kordofan méridional, qui fait partie du pays voisin, le Soudan.

« Nous sommes très préoccupés par le fait que ces bombes ont été lâchées dans une zone où des milliers de réfugiés sont rassemblés après avoir fui la violence dans les Etats du Kordofan méridional et du Nil bleu », a dit le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU dans une note à la presse publiée jeudi soir. « Il est crucial que les deux parties prennent immédiatement toutes les mesures pour protéger la vie des civils. »

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Hilde Johnson, a indiqué vendredi au Conseil de sécurité que la MINUSS avait déplacé les employés de l’ONU qui se trouvaient dans la zone du camp ainsi que des employés d’organisations non gouvernementales.

Le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a également condamné le bombardement de ce camp qui se trouve juste de l'autre côté de la frontière avec le Kordofan méridional.

La Haut commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a réclamé vendredi une enquête. « Une enquête indépendante, crédible et approfondie est nécessaire pour établir les circonstances précises de ce bombardement aérien », a dit Mme Pillay dans un communiqué de presse. « Et s'il est établi qu'un crime international ou une violation grave des droits de l'homme a été commis, il faut que les auteurs soient traduits en justice. »

Mme Pillay s'est alarmée des combats et des attaques aveugles qui se poursuivent de l'autre côté de la frontière, dans l'Etat du Kordofan méridional, au Soudan. Elle a appelé les parties impliquées dans les combats à cesser immédiatement les attaques contre les civils.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a fait un exposé vendredi devant le Conseil de sécurité sur la situation au Soudan et au Soudan du Sud, où il a effectué sa première visite de terrain du 30 octobre au 6 novembre.

« Je pense que la situation au Soudan et au Soudan du Sud se trouve à un moment difficile, avec une confiance très faible entre les deux pays, une rhétorique enflammée, et des accusations mutuelles de soutien aux insurgés sur le territoire de l’autre », a-t-il expliqué aux Etats membres du Conseil de sécurité.

« Il est absolument impératif que les deux gouvernements prennent les mesures nécessaires pour faire baisser la tension, garantir que la vie des civils est protégée et reprendre un dialogue pacifique », a-t-il ajouté.

Le Haut commissariat pour les réfugiés s'est également dit préoccupé par l'escalade des tensions dans les zones frontalières entre le Soudan et le Soudan du Sud où des centaines de milliers de civils ont été déracinés depuis juin en raison de combats.

« Il y a aussi des informations cette semaine faisant état du bombardement du village de New Guffa dans l'Etat du Haut Nil, au Soudan du Sud, ayant entraîné des décès parmi les civils », a dit le porte-parole du HCR, Adrian Edwards.

En outre, environ 55.000 civils venant des zones de Damazine et de Kurmuk seraient en train de se déplacer vers le sud dans l'Etat du Nil bleu, au Soudan, a-t-il ajouté. Une partie de ces dizaines de milliers de civils traversent la frontière pour entrer au Soudan du Sud, d'autres pourraient se diriger vers l'Ethiopie où plus de 30.000 Soudanais ont déjà trouvé refuge.

Le HCR prévoit de se rendre sur place pour évaluer la situation humanitaire dans le comté de Maban, dans l'Etat du Haut Nil, au Soudan du Sud.