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Népal : l'ONU inquiète de l'amnistie et de la promotion de criminels

Une manifestation dans les rues de Kathmandou en faveur de la rédaction d'une nouvelle constitution pour le Népal.
Une manifestation dans les rues de Kathmandou en faveur de la rédaction d'une nouvelle constitution pour le Népal.

Népal : l'ONU inquiète de l'amnistie et de la promotion de criminels

Le bureau du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) au Népal a exprimé jeudi sa grande préoccupation concernant plusieurs décisions récentes du gouvernement népalais de nommer des personnes impliquées dans des crimes et des abus graves des droits de l'homme à de hauts postes à responsabilité.

De telles décisions sapent les efforts pour éliminer l'impunité dans le pays et entâchent les progrès qui avaient pourtant été faits pour faire avancer le processus de paix.

« Alors que le gouvernement du Népal fait des avancées importantes et positives pour consolider le processus de paix et pour établir des mécanismes de justice transitionnels pour juger les crimes du passé, de telles décisions établissent une tendance qui perpétue l'impunité et qui envoie un mauvais message au mauvais moment », a déclaré la chef du HCDH au Népal, Jyoti Sanghera.

Le 8 novembre, le Conseil des ministres du Népal a décidé de nommer le membre de l'Assemblée constituante Suryaman Dong Ministre d'Etat pour l'énergie, bien qu'il y ait un mandat d'arrêt contre lui pour son rôle dans l'enlèvement et l'assassinat d'Arjun Lama en 2005.

Cette décision intervient après une décision similaire en mai lorsque le gouvernement a nommé comme ministre un autre membre de l'Assemblée constituante Agni Sapkota qui est également impliqué dans l'affaire Lama. Le Conseil des ministres avait aussi demandé l'amnistie pour Bal Krishna Dhungel qui a été condamné pour meurtre en 2004, condamnation confirmée par la Cour suprême en 2010.

Le gouvernement a également décidé de promouvoir Durj Kumar Rai au poste d'Inspecteur général adjoint de la police armée malgré son implication directe dans des tueries de manifestants pro-démocratiques en 2006 suite à quoi une Commission d'enquête a recommandé des poursuites contre lui.

En juillet 2011, l'Armée du Népal avait promu le général Victor Rana à un grade supérieur malgré sa responsabilité présumée dans de nombreux cas de détention arbitraire, de torture et de disparitions dans la caserne de Maharajgunj en 2003 et 2004. Ni M. Rai ni M. Rana n'ont fait l'objet d'accusations formelles en relation à ces crimes.

« Le gouvernement du Népal devrait respecter le pouvoir judicaire du pays et le principe de primauté des lois », a souligné Mme Sanghera.