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Libye : la Commission d'enquête appelle à traiter les détenus avec respect

L'ancien dirigeant libyen Mouammar Qadhafi en septembre 2009.
L'ancien dirigeant libyen Mouammar Qadhafi en septembre 2009.

Libye : la Commission d'enquête appelle à traiter les détenus avec respect

La Commission d'enquête internationale, qui a été établie en février par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies pour enquêter sur les allégations de violations des droits humains en Libye, a appelé mardi les autorités libyennes à traiter avec respect tous les détenus.

Dans un communiqué de presse, le Président de la Commission d’enquête, le juge Philippe Kirsch, a estimé qu’il était « extrêmement important que le Conseil national de transition (CNT) et tous les groupes armés en Libye garantissent que tous les détenus sous leur contrôle soient traités avec respect en accord avec les standards internationaux en matière de droits de l’homme ».

Il a appelé toutes les forces armées à éviter les représailles sanglantes et la répression arbitraire contre les Libyens et les étrangers. La Commission d’enquête a également exhorté les autorités libyennes à construire un nouvel Etat sur une base solide s’appuyant sur les droits de l’homme et l’état de droit.

La Commission a appelé le CNT et les futures autorités intérimaires à mener des enquêtes indépendantes, impartiales et transparentes sur toutes les allégations de violations des droits des détenus qui se trouvent entre leurs mains et, si elles le jugent nécessaires, à demander le soutien de la communauté internationale.

Philippe Kirsch a indiqué également que la Commission d’enquête était encouragée par les récentes annonces publiques par les dirigeants du CNT sur les enquêtes qui seraient menées concernant la mort de certains détenus.

La Commission d’enquête internationale, qui compte également deux autres membres, Cherif Bassiouni et Asma Khader, avait conclu en juin que les forces loyales à l’ancien dirigeant libyen Mouammar Qadhafi avaient commis des crimes de guerres et des crimes contre l'humanité et que les forces s’opposant à son régime seraient responsables de crimes de guerre.

Pour sa part, le Haut commissariat aux droits de l'homme (HCDH) a salué lundi les informations selon lesquelles les autorités libyennes allaient créer une commission d'enquête indépendante sur les circonstances de la mort de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Qadhafi.

A la suite du décès jeudi dernier en Libye de Mouammar Qadhafi dans des circonstances peu claires, le HCDH a estimé qu'une enquête était nécessaire afin de déterminer les circonstances de sa capture et de sa mort. Plusieurs vidéos diffusées sur l'Internet montrent M. Qadhafi capturé vivant puis mort, jetant un doute sur la manière dont il est décédé.

Une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, a estimé lundi dans un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU, qu'il était important que l'enquête fasse la lumière sur les circonstances de la mort de M. Qadhafi.

« Nous avons toujours souligné le besoin de suivre une procédure équitable dans le traitement de tous les détenus », a dit cette porte-parole du HCDH.

Elle a précisé que le HCDH était prêt à fournir une assistance pour le déroulement de l'enquête. Elle a également souligné que la Libye était en train d'effectuer une transition et qu'il était désormais important que les Libyens cherchent à reconstruire plutôt qu'à se venger.

« C'est un nouveau départ pour la Libye que le monde est en train de regarder. Les droits de l'homme ont été à l'origine de la contestation qui a mené à l'éviction », du régime de Qadhafi et, il est donc crucial de garantir que les droits humains soient défendus dans les semaines et les mois à venir, a-t-elle ajouté.

Mme Shamdasani a indiqué que le HCDH était au courant des informations parues dans la presse selon lesquelles plus de 50 pro-Qadhafi auraient été exécutés à Syrte. « Il est essentiel que tous les détenus bénéficient, quelque soit leur appartenance, d'une procédure équitable », a-t-elle conclu.