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Libye : l'ONU appelle à la réconciliation après la mort de Qadhafi

L'ancien dirigeant libyen Mouammar Qadhafi en septembre 2009.
L'ancien dirigeant libyen Mouammar Qadhafi en septembre 2009.

Libye : l'ONU appelle à la réconciliation après la mort de Qadhafi

La mort de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Qadhafi marque une transition historique en Libye, a estimé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a appelé à la réconciliation.

La mort de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Qadhafi et la fin des combats dans la ville de Syrte et dans d'autres villes libyennes marquent une transition historique en Libye après des mois d'affrontements meurtriers, a estimé jeudi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a appelé à la réconciliation.

« Vous avez tous vu les informations faisant état de la mort du colonel Mouammar Qadhafi et la fin des combats à Syrte et dans d'autres villes. Clairement, ce jour marque une transition historique pour la Libye », a dit Ban Ki-moon au début d'un discours lors d'une réunion de haut-niveau sur la croissance durable au siège des Nations Unies à New York.

Dans un communiqué publié quelques heures plus tard, le Secrétaire général note que cette mort « marque la fin de 42 ans de règne du régime de Qadhafi ». « La Libye ferme désormais un chapitre douloureux et tragique et en ouvre un nouveau fondé sur la réconciliation nationale, la justice, le respect des droits de l'homme et l'état de droit », a-t-il ajouté.

« Dans les jours à venir, nous serons les témoins de scènes de joie, ainsi que de chagrin pour ceux qui ont tant perdu », a-t-il dit dans son discours. « Ce n'est que la fin du commencement. Le chemin vers l'avenir pour la Libye et sa population sera difficile et plein de défis. Maintenant, c'est le moment pour tous les Libyens de se rassembler. Les Libyens ne peuvent réaliser la promesse du futur que grâce à l'unité nationale et à la réconciliation. »

Le Secrétaire général a appelé les combattants de tous bords à déposer les armes. « C'est le moment pour guérir et reconstruire, pour la générosité d'esprit et non pour la revanche », a-t-il dit.

Il a estimé que l'inclusion et le pluralisme devaient être les mots clés alors que les autorités de transition libyennes préparent des élections et prennent de nombreuses autres mesures pour construire leur nouvelle nation.

« Tous les Libyens doivent être en mesure de se reconnaître dans le gouvernement et les dirigeants de la nation. Les grands espoirs entretenus tout au long de la révolution et du conflit doivent se traduire dans des opportunités et la justice pour tous », a-t-il dit.

Ban Ki-moon, qui a discuté jeudi matin au téléphone avec son Représentant spécial pour la Libye, Ian Martin, a rappelé que la nouvelle Mission des Nations Unies en Libye était prête à assister ce pays et son peuple.

Selon la presse, Mouammar Qadhafi serait mort des suites de ses blessures après avoir été capturé par des combattants du nouveau gouvernement libyen, alors qu'il tentait de fuir la ville de Syrte.

« Aujourd’hui est un jour historique pour la Libye », a déclaré Ian Martin au cours d’une vidéoconférence depuis Tripoli. Il a dit qu’il n’était pas en mesure de préciser les circonstances dans lesquelles l’ancien dirigeant libyen a été tué à Syrte.

Saluant le peuple libyen pour avoir pris son destin en main, le Représentant spécial a tenu à rappeler le rôle déterminant que jouent les Nations Unies depuis le début du conflit. Le Conseil national de transition libyen (CNT) a demandé aux Nations Unies une assistance dans des domaines aussi divers que la justice internationale, la promotion du dialogue et de la réconciliation ou encore l’expertise constitutionnelle, et l’aide humanitaire.

Le Gouvernement de transition aura huit mois pour élaborer un projet de constitution, a poursuivi M. Martin. Outre la formation d’un gouvernement, le CNT doit répondre maintenant à de nombreux défis, comme par exemple l’absence d’un système judiciaire capable de réexaminer le dossier de nombreux détenus dans les prisons libyennes.

Tout en assurant le maintien de la présence des Nations Unies dans les mois à venir, M. Martin a déclaré qu’il ne pensait pas qu’elle serait forcément nécessaire à long terme, surtout en ce qui concerne l’assistance humanitaire.