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L'ONU souhaite éviter les fluctuations des prix alimentaires

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L'ONU souhaite éviter les fluctuations des prix alimentaires

Plusieurs chefs d'agences des Nations Unies et de personnalités politiques internationales se sont réunis lundi à Rome pour célébrer la Journée mondiale de l'alimentation sous le thème « Prix alimentaires- de la crise vers la stabilité » qui a été choisi suite aux grandes fluctuations récentes des prix des denrées alimentaires.

Ce manque de stabilité des prix des denrées alimentaires représente un risque pour des millions de personnes à travers le monde qui sont menacées de famine.

Le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf, a inauguré la cérémonie en rappelant qu'il était nécessaire d'investir plus de 80 millions de dollars supplémentaires chaque année dans le secteur de l'agriculture pour assurer la sécurité alimentaire de la planète en 2050.

« La raison sous-jacente de l'impact dévastateur de la flambée et de la volatilité des prix des denrées alimentaires sur les populations les plus défavorisées est un manque d'investissements et une négligence du secteur de l'agriculture depuis plus de 20 ans, » a déclaré M. Diouf.

Selon lui, la crise de la Corne de l'Afrique met en évidence qu'il faut apporter à la fois une réponse à court et à long terme et qu'il faut des ressources financières prévisibles pour éliminer les causes profondes de la famine et de l'insécurité alimentaire.

« Le monde a les connaissances et les ressources financières nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire pour tous, ce qui est à la base d'un monde plus sûr. Il faut maintenant réaliser cet objectif, » a-t-il conclu.

De son côté, la Directrice exécutive de l'agence ONU-Femmes, Michelle Bachelet, a rappelé pour sa part qu'une des causes de l'insécurité alimentaire est « la pauvreté et la discrimination auxquels font face les filles et les femmes, y compris les agricultrices. Puisque les femmes sont en première ligne quand il s'agit de sécurité alimentaire, nous devons prendre en compte leurs besoins et leurs droits en matière de commerce, de politiques agricoles et d'investissements pour passer de la crise à la stabilité, » a-t-elle déclaré.

« Si nous voulons que le monde soit capable de nourrir les populations aujourd'hui et les neuf milliards de personnes qui peupleront la planète en 2050, nous devons investir dans les filles et les femmes, qui sont la clé de la sécurité alimentaire. L'autonomisation des femmes est la clé du développement, de la sécurité alimentaire et d'une meilleure nutrition, » a ajouté Mme Bachelet.

Dans un message lu à la cérémonie, le Président de la République de Guinée équatoriale et Président actuel de l'Union africaine, Obiang Nguema Mbasogo, a déclaré que l'Afrique, et l'Afrique subsaharienne en particulier, est le plus durement frappé par la crise actuelle des prix des denrées alimentaires.

Il a identifié comme priorités de l'Afrique « l'augmentation de la productivité et de la compétitivité des petites exploitations agricoles, l'investissement dans l'agriculture et des politiques relatives à la propriété des terres agricoles. » M. Mbasogo a appelé à davantage de solidarité nationale et internationale pour réduire le nombre de personnes qui souffrent de la faim à travers le monde.

Le Ministre des affaires étrangères italien Franco Fratini a estimé qu'un nouveau modèle de mondialisation est nécessaire pour éliminer la faim dans le monde, un modèle reposant sur « le partage, la générosité et la coopération. Un homme qui a faim n'est pas libre, et il est souvent un homme dangereux, » a-t-il déclaré.

Le Président de Fonds international de développement agricole (FIDA), Kanayo F. Nwanze, a expliqué que « tant qu'il y a une seule personne qui meurt de faim, nous devons tout mettre en œuvre pour l'éviter. La crise dans la Corne de l'Afrique montre que le prix humain de la négligence des zones rurales et agricoles est effroyable. Les sécheresses ne peuvent pas être évitées, mais les famines peuvent l'être. »