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Haïti : Valerie Amos préoccupée par les lacunes humanitaires

Valerie Amos rencontre des habitants du camp d'Accra en Haïti.
Valerie Amos rencontre des habitants du camp d'Accra en Haïti.

Haïti : Valerie Amos préoccupée par les lacunes humanitaires

A l'issue d'une visite de trois jours en Haïti, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a appelé vendredi à ne pas oublier les Haïtiens ayant besoin d'une assistance humanitaire, notamment ceux qui vivent dans des camps depuis le séisme de janvier 2010.

Mme Amos a exhorté les donateurs à contribuer à l'appel humanitaire 2011 révisé. « Nous ne pouvons pas oublier les centaines de milliers de personnes vulnérables encore dans les camps », a-t-elle dit. L'appel de 382 millions de dollars n'a reçu que 52% des fonds nécessaires, a précisé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Au-delà des besoins immédiats, Mme Amos a également appelé à une meilleure approche pour lier les exigences humanitaires et le développement. « L'ampleur des destructions et les souffrances causées par le séisme et l'épidémie de choléra, combinées à une forte vulnérabilité d'Haïti face aux catastrophes naturelles, sont la partie visible de l'iceberg. Nous avons besoin de davantage de décisions stratégiques et de davantage de coordination cherchant à améliorer les questions structurelles sur le long terme. »

Jeudi, Mme Amos, qui est aussi Coordonnatrice des secours d'urgence, a visité le camp d'Accra, qui accueille 25.500 personnes dans la commune de Delmas. Elle a parlé aux résidents, qui ont exprimé leur crainte d'expulsion et ont indiqué qu'ils n'ont pas d'autres options de logement. Elle a rencontré des représentantes du comité des femmes du camp, qui a souligné les difficultés quotidiennes rencontrées pour s'occuper de leurs familles dans un environnement où il y a un manque d'opportunités d'emplois et où les espaces confinés et un mauvais éclairage contribuent à des niveaux élevés de violence fondée sur le genre.

Une visite du camp a souligné les conditions de vie très difficiles. Les lacunes de financement ont entraîné des réductions dans le nombre d'agences humanitaires travaillant dans des secteurs clés tels que l'eau, l'assainissement et la gestion des camps. Des centaines de latrines sont désormais inutilisables. Les latrines qui débordent, particulièrement durant cette saison des pluies, présentent des risques importants pour la santé, y compris la propagation du choléra.

Mme Amos noté que bien que le nombre de personnes déplacées dans des camps ait diminué de plus de 60% au cours de l'année passée, des alternatives sont rares pour les 600.000 personnes vivant encore dans près de 900 camps. Selon la dernière enquête de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) sur la population des camps, la plupart des familles dans les camps veulent partir mais ne peuvent pas payer pour l'hébergement ou pour réparer les maisons endommagées.

Le Coordonnateur des secours d'urgence a également visité le premier centre de traitement des eaux usées en Haïti. Le centre répond aux besoins sanitaires essentiels, notamment l'atténuation des risques de choléra pour les camps ainsi que pour l'ensemble de la population dans la région de Port-au-Prince. Le projet, géré sous l'autorité de l'agence de l'eau d'Haïti avec l'appui des Nations Unies, a commencé avec une subvention du Fonds centrale d'intervention d'urgence (CERF). Plus de 6.300 Haïtiens sont morts et 450.000 ont été touchés depuis le mois de octobre 2010 par une épidémie de choléra.