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Ban Ki-moon appelle à façonner le monde de demain

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Ban Ki-moon appelle à façonner le monde de demain

A l'occasion du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétaire général Ban Ki-moon a appelé les dirigeants à façonner le monde de demain, alors que la planète va compter d'ici à fin octobre sept milliards de personnes.

A l’occasion du débat général de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies mercredi à New York, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé les dirigeants à façonner le monde de demain, alors que la planète va compter d’ici à fin octobre sept milliards de personnes.

"A mon sens, il y a devant nous cinq impératifs, cinq grandes choses que nous pouvons décider de faire aujourd'hui pour façonner le monde de demain", a déclaré le Secrétaire général dans son discours.

« Vers la fin du mois prochain, un enfant naîtra : le sept-milliardième habitant de la planète Terre. Supposons que c’est une fille. Elle sera très probablement pauvre. Peut-être deviendra-t-elle grande et forte, ou peut-être pas », a-t-il ajouté. « Si elle a beaucoup de chance, elle ira à l’école et partira découvrir le monde, pleine d’espoir et de rêves. Nous ne savons qu’une chose avec certitude : le monde qui sera le sien sera marqué par des changements immenses et imprévisibles, sur les plans écologique, économique, géopolitique, technologique et démographique », a-t-il insisté, rappelant que la population avait triplé depuis la création de l’ONU.

« L’ONU a pour mission de servir ceux au nom de qui elle a été créée : les peuples », a-t-il martelé.

Pour Ban Ki-moon le grand impératif du XXIe siècle, c’est le développement durable.

« Sauver notre planète, sortir les gens de la pauvreté, favoriser la croissance économique : une seule et même entreprise. Nous devons faire le lien entre les changements climatiques, le manque d’eau, les pénuries d’énergie, la santé dans le monde, la sécurité alimentaire et l’autonomisation de la femme. Quand nous réglons un problème, nous devons le régler pour tous », a dit le chef de l’ONU.

« Aujourd’hui, je vous demande de parvenir à un accord contraignant sur les changements climatiques. Un accord prévoyant des réductions plus ambitieuses des émissions, pour chaque pays et pour le monde. C’est maintenant qu’il faut agir concrètement, sur les plans de la réduction des émissions et de l’adaptation », a-t-il martelé.

Il a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, Rio+20, devait être un succès l’an prochain. Il a notamment proposé de fixer une nouvelle génération d’objectifs de développement durable qui succéderont aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

« La deuxième grande occasion à saisir a pour nom, prévention », a-t-il poursuivi estimant que l’ONU devait se concentrer sur la prévention des conflits, des violations des droits de l’homme et des catastrophes naturelles.

« Mobilisons les ressources nécessaires. Faisons de la prévention non plus une notion abstraite, mais un principe fondamental de fonctionnement, dans tous les domaines où nous travaillons », a-t-il ajouté.

La troisième priorité selon le Chef de l’ONU est de « créer un monde plus sûr ». En Côte d’Ivoire, en Afghanistan, en Iraq, au Darfour, au Soudan, République démocratique du Congo, au Moyen Orient, entre autres, les Nations Unies ont fermement défendu les droits humains, a-t-il rappelé.

« Aujourd’hui, nous sommes capables de réagir plus vite et plus efficacement que jamais auparavant, et nous poursuivrons nos efforts. Nous sommes les premiers à intervenir en cas d’urgence : au Pakistan, à Haïti et ailleurs », a-t-il souligné.

« La famine continue à se répandre en Somalie. Je vous en supplie : sauvez les enfants de la Corne de l’Afrique », a-t-il dit.

La quatrième priorité selon le Secrétaire général de l’ONU est d’appuyer les « nations en transition ».

« Les événements extraordinaires qui se sont produits cette année en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont été une source d’inspiration. Faisons en sorte que le printemps arabe soit vraiment la saison de l’espoir pour tous », a dit Ban Ki-moon citant l’ouverture d’une nouvelle mission des Nations Unies en Libye.

« La Syrie est particulièrement préoccupante », a-t-il dit. « La violence doit cesser », a-t-il réitéré.

« Au Moyen-Orient, nous devons sortir de l’impasse. Nous sommes d’accord depuis longtemps pour dire que les Palestiniens méritent un Etat. Israël doit pouvoir vivre en sécurité. Les deux parties veulent la paix. Nous promettons d’œuvrer sans relâche pour que cette paix s’instaure grâce à un règlement négocié », a assuré le chef de l’ONU.

Enfin, Ban Ki-moon recommande de faire « beaucoup plus pour et avec les femmes et les jeunes ». Il faut que les femmes « participent à part entière à l’administration des affaires publiques, à la gestion des entreprises, à l’action de la société civile. Cette année, enfin, nous avons ONU-Femmes, notre propre instrument de changement, puissant et dynamique », a-t-il précisé.

« Et nous accorderons une attention particulière à la nouvelle génération. Les jeunes sont plus que notre avenir. Ils sont aussi notre présent, tant par leur nombre que par l’impulsion qu’ils donnent aux changements politiques et sociaux. Nous devons trouver les moyens de créer des emplois décents et des perspectives d’avenir pour eux, partout dans le monde », a souligné Ban Ki-moon.

Le Secrétaire général de l’ONU a appelé les Etats membres à aider les Nations Unies à mettre en œuvre ces cinq priorités en octroyant les ressources financières nécessaires à l’Organisation.

« Ici, aujourd’hui, j’entends des millions d’autres garçons et filles appeler à l’aide, chercher une lueur d’espoir. ‘Nous, les peuples’. Ils sont sept milliards à se tourner vers nous, les gouvernants », a dit le Secrétaire général.

« Ils ont besoin que nous trouvions des solutions. Ils veulent que nous prenions les choses en main. Ils exigent que nous agissions. Que nous agissions avec compassion, courage et conviction. Que nous agissions de concert, en nations unies au sein de l’Organisation des Nations Unies », a-t-il conclu.