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La sécurité des journalistes au cœur d'un forum à l'UNESCO

Des journalistes de presse couvrant une situation de conflit armé.
Des journalistes de presse couvrant une situation de conflit armé.

La sécurité des journalistes au cœur d'un forum à l'UNESCO

Au cours des dix dernières années, plus de 500 journalistes et professionnels des médias ont été assassinés dans le monde et ils ont été encore plus nombreux à être blessés dans l'exercice de leur profession, a déploré l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la culture et la science (UNESCO) qui organisait mardi et mercredi un forum inter-agences onusiennes sur le thème de la sécurité des journalistes et de l'impunité.

« La presse ne peut pas être libre si les journalistes et les autres personnes travaillant dans les medias sont attaqués. Ceux qui sont assassinés, kidnappés, arrêtés ou intimidés ne peuvent pas ainsi informer des millions de personnes », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un message lu par le Secrétaire général adjoint des Nations Unies à l'information et à la communication, Kiyo Akasaka, à l'ouverture de ce forum au siège de l'UNESCO à Paris.

« C'est seulement en mettant un terme à cette impunité que nous pouvons casser ce cercle vicieux », a-t-il ajouté.

L'objectif de cette rencontre, qui rassemble des organismes internationaux, des associations professionnelles et des organisations non gouvernementales est d'élaborer un plan d'action conjoint de l'ONU visant à mettre fin à l'insécurité pour les journalistes et à l'impunité dont bénéficient leurs agresseurs.

Enlèvements, assassinats, prises d'otages, intimidations, harcèlements, arrestations et détentions illégales : les attaques contre les journalistes revêtent différentes formes. De plus en plus, la menace d'agression sexuelle est utilisée pour réduire au silence les femmes journalistes, a souligné l'UNESCO dans un communiqué.

Dans la grande majorité des cas, les victimes ne sont pas des correspondants de guerre internationaux mais des journalistes travaillant dans leur propre pays, souvent en temps de paix, et couvrant des histoires locales. Les auteurs de ces crimes sont le plus souvent restés impunis, a indiqué l'Organisation.

Mercredi, les représentants des agences, programmes et fonds des Nations Unies doivent élaborer un plan d'action conjoint qui prendra en compte les contributions de la veille.

C'est dans ce contexte que la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a condamné mardi le meurtre du journaliste de radio hondurien Medardo Flores, tué dans la nuit du 8 septembre dernier, et celui du journaliste de télévision péruvien Pedro Alfonso Flores Silva survenu également le 8 septembre.

Medardo Flores, journaliste à Radio Uno, a été abattu près de son domicile à Puerto Cortés.

« Le nombre de journalistes tués au Honduras au cours des derniers mois est très inquiétant. Ces crimes doivent faire l'objet d'une enquête et leurs auteurs doivent être traduits en justice au nom de ce droit fondamental qu'est la liberté d'expression, et de son corolaire, la liberté de la presse. Un débat éclairé est essentiel à la démocratie et à l'Etat de droit. Nous devons nous assurer que la liberté d'expression triomphe », a dit Mme Bokova.

Pedro Alfonso Flores Silva, 36 ans, est mort de ses blessures après avoir reçu les tirs d'hommes masqués dans la ville de Casma le 7 septembre. Directeur de programme de la chaîne de télévision locale Canal 6, Pedro Alfonso Flores Silva était l'objet de menaces répétées au cours des derniers mois, selon Reporters sans frontières. L'organisation non gouvernementale indique que ces menaces étaient liées au travail du journaliste concernant des cas supposés de corruption.

« Je fais confiance aux autorités péruviennes pour ne pas laisser un crime aussi grave impuni. Ceux qui utilisent la violence pour étouffer le débat public doivent être sanctionnés au nom de la démocratie et de l'état de droit », a dit Mme Bokova.