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L'ONU appelle à éradiquer le paludisme d'ici à 2015

Le Secrétaire général Ban Ki-moon (au centre) déploie une moustiquaire permettant de lutter contre le paludisme. (13 septembre 2011)
Le Secrétaire général Ban Ki-moon (au centre) déploie une moustiquaire permettant de lutter contre le paludisme. (13 septembre 2011)

L'ONU appelle à éradiquer le paludisme d'ici à 2015

A l'occasion de la publication d'un rapport encourageant du partenariat « Roll Back Malaria » sur les progrès dans la lutte contre le paludisme, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi la communauté internationale à se mobiliser afin de parvenir à éradiquer le paludisme d'ici à 2015.

« Le paludisme recule dans le monde entier. Depuis le début du siècle, les décès dus au paludisme ainsi que le nombre de cas a été réduit de moitié dans plus de dix pays en Afrique et dans la plupart des pays endémiques », a déclaré Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse. « Des millions de femmes enceintes et de jeunes enfants dans les zones pauvres ont été sauvés de cette maladie mortelle ».

« Même si le succès des dernières années est remarquable, il est nécessaire de soutenir et d'étendre les efforts afin d'éviter que la maladie ne ressurgisse. C'est pourquoi notre objectif est plus ambitieux encore, parvenir à éradiquer le paludisme d'ici à 2015 », a-t-il martelé.

Le Partenariat « Roll back Malaria » (Faire reculer le paludisme) a été lancé en 1998 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale, avec la volonté d'apporter une réponse internationale coordonnée à la lutte contre cette maladie.

Intitulé « Faire reculer le paludisme : Une décennie de partenariat et de résultats », le rapport conclut qu'au cours des dix dernières années, le monde a fait considérablement reculer le paludisme, ce « qui permet d'entrevoir avec un optimisme accru la fin de la maladie ».

Le nombre de décès dus au paludisme dans le monde a baissé de 38%, selon les estimations, en raison, notamment, d'une réduction du nombre de cas d'au moins 50% dans 43 pays (dont 11 pays africains).

« Nous avons rarement vu une initiative de santé publique apporter un tel retour sur investissement. Grâce aux efforts fournis par le partenariat « Roll Back Malaria » cette dernière décennie, nous disposons d'une base solide qui permettra aux communautés et aux pays touchés d'obtenir des résultats meilleurs encore au cours des années à venir », a dit Ban Ki-moon.

Environ 5 milliards de dollars ont été mobilisés pendant cette période, ce qui a permis d'augmenter la couverture pour toutes les interventions prévenant et traitant le paludisme, en particulier les distributions de moustiquaires imprégnées d'insecticide. Suffisamment de moustiquaires ont été distribuées aux pays concernés pour couvrir près de 80% de la population à risque en Afrique subsaharienne.

Selon le Directeur du programme mondial de lutte contre le paludisme de l'OMS, Robert Newman, les conclusions du rapport sont source d'optimisme.

« Les résultats de la décennie qui s'achève dépassent tout ce que l'on aurait pu prévoir et démontrent que la lutte contre le paludisme fonctionne bien. La plupart des résultats ont été accomplis ces cinq dernières années, ce qui indique que notre efficacité dans la lutte contre la maladie s'est accrue », a déclaré Robert Newman.

Sur ces dix dernières années, trois pays supplémentaires ont éliminé le paludisme de leur territoire et 26 autres pays en sont à différents stades du processus d'élimination. D'ici à 2015, la maladie devrait avoir été éliminée dans tous les pays de la Région européenne de l'OMS.

« En combattant le paludisme, la mortalité infantile, toutes causes confondues, est également en déclin. Nous devons finir le travail, et atteindre l'objectif du Secrétaire Général visant à supprimer d'ici à 2015 les décès par le paludisme », a affirmé l'Envoyé spécial pour le paludisme du Secrétaire général de l'ONU, Ray Chambers.

En dépit de ces impressionnantes avancées, de nombreuses personnes menacées par le paludisme ont encore un accès trop limité aux traitements et aux dispositifs de prévention critiques que sont, par exemple, les moustiquaires imprégnées d'insecticide, les pulvérisations intra-domiciliaires d'insecticide, les tests de diagnostic et les médicaments antipaludiques efficaces, notamment les produits permettant de traiter et de prévenir le paludisme chez les femmes enceintes.

« Ce rapport démontre que le leadership des gouvernements, le travail en partenariat et un financement durable pour la lutte contre le paludisme peuvent sauver de nombreuses vies », a déclaré le Directeur exécutif de l'UNICEF, Anthony Lake. « Mais pour pouvoir préserver nos acquis, nous devons faire davantage pour protéger, diagnostiquer et traiter ces mères et enfants qui sont les plus vulnérables », a-t-il conclu.