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Haïti : une enquête en cours sur les allégations de viols impliquant des Casques bleus

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Haïti : une enquête en cours sur les allégations de viols impliquant des Casques bleus

Après avoir été informée d'allégations de viols de la part de Casques bleus uruguayens, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a indiqué jeudi qu'une équipe d'enquêteur uruguayenne est arrivée à Port-au-Prince pour enquêter.

« En vertu des accords qui régissent les relations entre les Nations Unies et les pays contributeurs de troupes, le Département des Opérations de Maintien de la paix et celui de l'appui aux missions au siège de l'ONU à New-York ont immédiatement transmis le dossier à la Mission permanente de l'Uruguay auprès de l'ONU, et ont demandé aux autorités uruguayennes de déployer un officier national d'investigation dans les plus brefs délais pour diligenter une enquête relative à ces allégations. Une équipe d'enquêteurs uruguayens est effectivement arrivée en Haïti le 4 septembre. L'enquête est en cours », a affirmé jeudi soir la Chef de la communication et de l'information publique de la MINUSTAH, Eliane Nabaa lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince la capitale d'Haïti.

Le 27 août 2011, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a été saisie d'allégations de violations graves du Code de Conduite des Nations Unies par plusieurs membres de son personnel.

« Les règlements de l'Organisation des Nations Unies sont sans équivoque : Il s'agit de tolérance zéro en ce qui concerne tout manquement de son personnel à ses obligations de respecter les standards de conduite attendus d'un fonctionnaire international, conformément à la Charte des Nations Unies », a dit Mme Nabaa.

Elle a rappelé que le Commandant de la Force a immédiatement instruit la Police Militaire de recueillir toutes informations concernant l'identité des victimes, témoins et suspects. Il a également ordonné au Commandant du contingent uruguayen de conduire une enquête préliminaire sur l'incident.

Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUSTAH a pour sa part « ordonné le confinement des soldats accusés d'être impliqués dans cet incident pour s'assurer qu'ils ne puissent exercer aucune influence sur le déroulement de l'enquête », a-t-elle rappelé.

Les Nations Unies ont par ailleurs « favorablement accueilli l'engagement ferme et l'action immédiate du Ministre de la Défense de l'Uruguay à ce sujet ainsi que la décision du commandement des forces armées uruguayennes de relever à titre conservatoire le commandant de l'unité navale de Port Salut de ses fonctions et la détermination des autorités uruguayennes à mener jusqu'au bout les enquêtes sur l'incident et d'appliquer les sanctions maximales selon la responsabilité de chacun des militaires impliqués », a souligné Mme Nabaa.

Les Nations Unies ont également pris des mesures pour appuyer la victime de cet incident, conformément aux prescrits de la stratégie des Nations Unies d'appui aux victimes d'exploitation et abus sexuels, a-t-elle conclu.

De son côté, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a souligné dans un rapport sur la situation du pays publié vendredi que « la contribution primordiale apportée par la MINUSTAH au lendemain du séisme, aidée par les renforts autorisés l'an dernier par le Conseil de sécurité ».

« Certes, le relèvement et la reconstruction se poursuivent et exigeront le maintien d'une capacité spécialisée, notamment en moyens de génie militaire, mais la MINUSTAH sera à même, dès le début de 2012, de commencer à ramener son déploiement à ce qu'il était avant l'arrivée des renforts. Je recommande donc au Conseil de proroger d'un an, jusqu'au 15 octobre 2012, le mandat de la MINUSTAH, compte tenu du retrait partiel proposé des renforts envoyés à la Mission après le séisme. Avec leur réduction, la Mission fera porter ses efforts sur l'appui au processus politique et à la consolidation de l'autorité de l'État ainsi que le renforcement des capacités et de la responsabilisation des institutions d'État », a-t-il conclu.