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Bolivie : l'ONU salue la condamnation d'anciens ministres et militaires

Bolivie : l'ONU salue la condamnation d'anciens ministres et militaires

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La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a salué vendredi la condamnation de deux anciens ministres et cinq hauts gradés de l'armée par la plus haute cour de justice de Bolivie pour leur implication dans la mort de plus de 60 personnes survenues lors de manifestations anti-gouvernementales en 2003.

« Je félicite la Cour suprême bolivienne pour sa décision, qui représente un pas important dans le combat de l'impunité. J'exhorte le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour que les victimes et leurs familles reçoivent une compensation et une réparation adéquate », a déclaré Mme Pillay dans un communiqué de presse.

69 personnes sont mortes et plus de 400 ont été blessées lorsque des soldats ont ouvert le feu sur des manifestants qui étaient dans la rue pour protester contre le plan du gouvernement de construire un gazoduc passant par la localité d'El Alto, à proximité de la capitale La Paz. Cette tragédie est depuis connue sous le nom d'« octobre noir ».

Le procès qui a duré deux ans, a dû surmonter de nombreux obstacles. Cette semaine, les cinq officiers ont été condamnés à des peines de prison allant de 10 à 15 ans, alors que les anciens ministres du développement durable et de l'emploi ont chacun été condamnés à trois ans d'emprisonnement. Le Président bolivien à l'époque des faits, Gonzalo Sanchez de Lozada, et deux autres ministres de son gouvernement se sont réfugiés aux Etats-Unis et une demande d'extradition a été faite à leur encontre.

« Je salue ce signal de la fin de l'impunité venant de l'Amérique latine qui souligne que les violations des droits de l'homme ne sont plus tolérées. Plusieurs pays de l'Amérique latine ont signalé au reste du monde qu'il est non seulement possible de faire une transition de la dictature à la démocratie, mais aussi de permettre à la justice de faire son travail et punir ceux qui ont violé les droits de l'homme, même s'ils sont puissants et peu importe le statut civil ou militaire », a dit Mme Pillay.

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a exprimée son souhait que cette tendance se confirme et continue aussi dans les pays voisins de la Bolivie comme en Argentine, en Uruguay, au Guatemala ou encore en Colombie. « Ceux qui sont coupables de crimes comme la torture ou les exécutions extrajudiciaires aussi dans d'autres continents feront bien de réfléchir à cette tendance très saine et qui prend l'ampleur de combattre l'impunité en Amérique latine », a souligné Mme Pillay.