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Libye : l'ONU appelle les rebelles à éviter les représailles

Le Secrétaire général Ban Ki-moon
Le Secrétaire général Ban Ki-moon

Libye : l'ONU appelle les rebelles à éviter les représailles

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé lundi les rebelles libyens, qui ont pris le contrôle d'une partie de Tripoli, à éviter les représailles et a encouragé les forces loyales au colonel Qadhafi à rendre les armes.

Alors que les rebelles libyens ont pris ce weekend le contrôle d'une partie de la capitale libyenne Tripoli, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, les a appelés lundi à éviter les représailles et a encouragé les forces loyales au colonel Mouammar Qadhafi à rendre les armes.

« C'est un moment plein d'espoir mais aussi un moment dangereux. C'est le moment pour tous les Libyens de se concentrer sur l'unité nationale et la réconciliation », a dit le Secrétaire général lors d'un point de presse au siège des Nations Unies à New York. « Il est crucial que le conflit cesse sans davantage d'effusion de sang, et sans représailles ».

Il s'est félicité des assurances données par le Président du Conseil national de transition libyen, Mustafa Abdul Jallil, qui a promis qu'un soin extrême serait pris pour protéger les personnes et les institutions publiques, et pour maintenir l'ordre.

« J'appelle les forces du Colonel Qadhafi à cesser immédiatement la violence et à permettre une transition en douceur », a dit Ban Ki-moon.

Le Secrétaire général a indiqué qu'il était en contact avec le Président de l'Union africaine et la Haut représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères. Il doit également contacter au cours de la journée de lundi le Président et les membres du Conseil de sécurité, ainsi que d'autres dirigeants.

Ban Ki-moon a précisé qu'il avait l'intention d'organiser une réunion urgente cette semaine avec les chefs de l'Union africaine, de la Ligue des Etats arabes, de l'Organisation de la conférence islamique et de l'Union européenne.

L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Abdel Elah Al-Khatib, et le Conseiller spécial du Secrétaire général, Ian Martin, doivent se rendre très bientôt à Doha, au Qatar, pour rencontre les dirigeants du Conseil national de transition libyen.

« Les Nations Unies se tiennent prêtes à apporter toute l'assistance possible au peuple libyen », a dit le Secrétaire général, ajoutant que depuis plusieurs mois, Ian Martin travaille à préparer la réponse de l'ONU pour une assistance post-conflit dans les domaines de la sécurité et de l'état de droit, de la reconstruction économique, des élections et des droits de l'homme.

De son côté, le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a appelé lundi toutes les parties au conflit en Libye à garantir que les milliers d'étrangers coincés à Tripoli et dans d'autres zones où des combats se déroulent soient protégés.

« Nous avons vu lors d'épisodes antérieurs au cours de cette crise que ces citoyens de pays tiers, en particulier les Africains, peuvent être particulièrement vulnérables aux actes hostiles et de vengeance. Il est crucial que le droit humanitaire soit respecté dans ces moments déterminants et que les étrangers, notamment les réfugiés et les travailleurs migrants, soient protégés », a dit M. Guterres dans un communiqué.

Des centaines de milliers de travailleurs migrants, ainsi que des gens ayant besoin d'une protection internationale, ont fui la Libye vers des pays voisins depuis le début de la crise libyenne. Toutefois, des dizaines de milliers seraient toujours à Tripoli et dans d'autres régions de Libye.

Pour sa part, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a rappelé lundi qu'il était déterminé à poursuivre son enquête sur les crimes commis en Libye depuis le 15 février 2011. Fin juin, la CPI a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du colonel Mouammar Qadhafi, de son fils Saïf Al-Islam Qadhafi, et du chef du renseignement militaire Abdullah Al-Senussi, qui sont accusés de crimes contre l'humanité.