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Corne de l'Afrique : mortalité en hausse dans les camps de réfugiés en Ethiopie

Des femmes et des enfants somaliens attendent d'être enregistrés dans un centre de transit à Dollo Ado, en Ethiopie.
Des femmes et des enfants somaliens attendent d'être enregistrés dans un centre de transit à Dollo Ado, en Ethiopie.

Corne de l'Afrique : mortalité en hausse dans les camps de réfugiés en Ethiopie

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a tiré la sonnette d'alarme sur la situation des réfugiés dans les camps au sud de l'Éthiopie où les taux de mortalité ont dramatiquement augmenté.

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a tiré mardi la sonnette d'alarme sur la situation des réfugiés dans la Corne de l'Afrique, notamment dans les camps situés dans le sud de l'Éthiopie où les taux de mortalité ont dramatiquement augmenté, les enfants étant affectés par la malnutrition et la rougeole.

« Alors que la malnutrition est la principale cause de mortalité, la rougeole aggrave le problème. Sur tout le site de Dollo Ado, nous avons dénombré 150 cas suspects de rougeole et constaté 11 décès liés à la maladie. La combinaison de la rougeole et de la malnutrition est ce qui a causé de nombreux décès lors de précédentes famines dans la région », a indiqué un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse.

« Le HCR rappelle qu'il est urgent de répondre à cette urgence et de contrôler l'épidémie de rougeole. Une campagne de vaccination de masse contre la rougeole s'est achevée lundi dans le camp de Kobe, ciblant tous les enfants âgés de six mois à 15 ans. La campagne de vaccination se poursuivra dans les autres camps dans les prochains jours », a-t-il ajouté.

La majorité des réfugiés qui arrivent en Ethiopie viennent des zones rurales somaliennes. L'une des priorités pour le HCR et tous les partenaires travaillant dans les camps est de sensibiliser les réfugiés sur la santé et la nutrition. Depuis l'ouverture du camp de réfugiés de Kobe au mois de juin dernier, en moyenne 10 enfants de moins de cinq ans sont morts chaque jour.

« Il est nécessaire d'encourager les parents à revenir avec leurs enfants aux centres de santé afin de poursuivre et d'achever le traitement de la malnutrition, et d'identifier les enfants qui sont malades afin de garantir qu'ils reçoivent des soins médicaux immédiats », a souligné M. Edwards.

Ailleurs en Ethiopie, environ 17.500 Somaliens ont traversé la frontière dans la zones de Gode et d'Afder au cours des six dernières semaines, selon les premiers résultats d'une mission conjointe du HCR et du gouvernement éthiopien. Selon la mission, 95% des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants et la majorité sont dans une mauvaise situation nutritionnelle, souligne le HCR.

L'agence onusienne a prévu de fournir une ration alimentaire d'un mois pour les nouveaux arrivants. Les experts de la mission d'évaluation ont exprimé leur préoccupation sur le manque d'abris, d'accès aux soins de santé, d'assainissement ainsi que sur la surpopulation qui facilite la transmission de maladies comme la diarrhée et la rougeole.

En Somalie, le dernier des trois vols du pont aérien humanitaires du HCR a atterri samedi dernier à Mogadiscio, la capitale du pays, complétant l'envoi de 100 tonnes d'aide d'urgence. Le vol de samedi a transporté 45.000 boîtes de biscuits énergétiques, des bâches en plastique pour les abris, des nattes, des couvertures, des jerrycans pour l'eau et des ustensiles de cuisine.

Avant la crise actuelle, la capitale somalienne comptait déjà plus de 370.000 personnes déplacées internes. Environ 100.000 personnes supplémentaires ont afflué à Mogadiscio entre le mois de juin et le mois de juillet, en quête de nourriture, d'eau, d'abri et d'aide médicale.

La majorité des personnes déplacées du site d'Al Adala, situé à Mogadiscio, ont fui la sécheresse et la famine des régions qui touchent particulièrement le sud du pays. La plupart sont des agriculteurs et des éleveurs de bovins.

« Ils ont dit à notre équipe qu'ils ont tout perdu et qu'ils espèrent prendre un nouveau départ dans la capitale somalienne. Beaucoup ont été contraints de laisser leurs parents âgés ou handicapés derrière eux, sachant qu'ils ne pourraient pas survivre au voyage. Beaucoup ont marché pendant des jours sans eau, ni nourriture. Certains ont été confrontés aux barrages routiers des milices Al-Shabaab qui cherchent apparemment à décourager le déplacement des populations », a expliqué M. Edwards qui a souligné que les conditions dans ce camp étaient extrêmement difficiles.

Au Kenya, les équipes du HCR poursuivent les travaux d'urgence afin d'accroître la capacité de l'extension du camp d'Ifo, à Dadaab. Les camps du site de Dadaab, qui constituent le plus grand complexe de réfugiés au monde, comptent à ce jour 440.000 réfugiés somaliens.