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Afghanistan : l'ONU exhorte à renforcer la lutte contre le trafic d'opium

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Afghanistan : l'ONU exhorte à renforcer la lutte contre le trafic d'opium

Selon le dernier rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’Afghanistan reste la principale source du commerce mondial d’opium et d’héroïne, évalué à 68 milliards de dollars en 2009, un montant dépassant de loin le produit national brut (PNB) du pays.

Selon le dernier rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’Afghanistan reste la principale source du commerce mondial d’opium et d’héroïne, évalué à 68 milliards de dollars en 2009, un montant dépassant de loin le produit national brut (PNB) du pays.

L’étude intitulé « le Commerce mondial des opiacés en Afghanistan : une évaluation de la menace » publiée par l’ONUDC analyse les flux internationaux des opiacés afghans en 2009. C’est également aussi la première étude détaillée de l’agence sur le trafic d’anhydride acétique en provenance d’Afghanistan (un composant chimique nécessaire à la conversion de l’opium en héroïne).

Couvrant la dernière décennie, le rapport fait estime à 16,5 millions le nombre d’individus à travers le monde consommant chaque année des opiacés. L’héroïne représente la plus grosse part du marché avec 12 à 13 millions de consommateurs chaque année, représentant un volume de 375 tonnes de drogue, dont 175 tonnes sont consommées en Europe.

La production d’opiacés en Afghanistan et dans les pays voisins s’est considérablement accrue ces dix dernières années – 35.000 des 123.000 hectares, sur lesquels le pavot est cultivé, correspondent au besoin de production pour la seule région. Cependant le problème ne s’arrête pas là. L’héroïne afghane s’est désormais répandue sur les marchés d’Asie de l’Est, traditionnellement approvisionnés par le Myanmar.

Une autre évolution notable est l’apparition de flux croissants avec l’Afrique, qui pourrait ainsi redevenir une route du trafic vers l’Europe, ou mener à plus de consommation sur ce continent.

L’anhydride acétique est un produit chimique légal et couramment utilisé dans la fabrication de produits ménagers et industriels. Le composant est détourné des marchés légaux d’Europe et d’Asie puis entre clandestinement en Afghanistan. Quelques 38 tonnes d’anhydride acétique ont été saisies en 2009 sur les sites de production d’héroïne, principalement situés dans le sud de l’Afghanistan.

Dans les ports du Pakistan et d’Iran, de considérables quantités d’héroïne exportée et d’anhydride acétique importé ont été saisies. Avec de l’ordre de 300 à 500 laboratoires produisant une quantité estimée à 380 tonnes d’héroïne en 2009, l’Afghanistan continue de convertir la plupart de l’opium mondial en produits finis – morphine et héroïne.

En 2009, l’ONUDC estimait que 150 tonnes d’héroïne en provenance d’Afghanistan arrivaient en Europe, 120 tonnes en Asie et 45 tonnes en Afrique. Les instances en charge de la lutte contre ce trafic ont saisi cette même année 76 tonnes d’héroïne à travers le monde, avec un taux d’interdiction de plus de 16 %.

Les groupes profitant de ce crime transnational organisé auraient ainsi amassé 68 milliards de dollars en 2009, dont une part d’environ 440 millions de dollars revient aux fermiers afghans. Les groupes criminels et insurgés qui bénéficient de ce commerce posent de graves problèmes de gouvernance, de sécurité de stabilité et de développement en Afghanistan, dans les pays voisins et même au-delà. Les trafiquants de drogue exploitent la situation de détérioration de la sécurité dans les provinces du sud du pays, telles que Hilmand, Kandahar et Nimroz, tandis que la corruption poursuit son cours dans l’ensemble de l’industrie nationale.