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Le Haut commissariat aux droits de l'homme inaugure un bureau en Tunisie

Navi Pillay.
Navi Pillay.

Le Haut commissariat aux droits de l'homme inaugure un bureau en Tunisie

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a inauguré jeudi un bureau en Tunisie et a salué le rôle de précurseurs du peuple et du gouvernement tunisiens en matière de droits de l'homme dans la région.

« Ce sera le premier bureau dans l'un des cinq pays nord-africains riverains de la Méditerranée. Je tiens donc à remercier le peuple et le gouvernement de la Tunisie d'avoir accepté l'ouverture de ce Bureau dans la région », a déclaré Navi Pillay à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du bureau dans la capitale du pays, Tunis.

« Au début de l'année, si quelqu'un m'avait dit que dans sept mois j'aurai l'opportunité d'ouvrir un bureau en Tunisie - ou dans n'importe quel pays de l'Afrique du Nord, à l'exception de la Mauritanie où nous sommes établis depuis l'an dernier - j'aurais pensé que c'était impossible », a-t-elle ajouté.

Mme Pillay a aussi rappelé que la transition n'était pas encore terminée et qu'il y avait de nombreux obstacles à surmonter « avant de pouvoir prétendre au succès sans équivoque ». « Mais de grands progrès ont déjà été faits », a-t-elle affirmé.

Au cours de ces trois dernières semaines, la Tunisie a ratifié quatre traités extrêmement importants, dont trois en une seule journée, le 29 juin dernier : le premier Protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Protocole facultatif à la Convention contre la torture ainsi que la Convention des Nations Unies sur les disparitions forcées. Une semaine auparavant, le 24 juin, la Tunisie est devenue le 116e Etat à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), et le premier en Afrique du Nord.

« Cela représente un engagement majeur de la part des nouvelles autorités pour qu'aucune violation future grave des droits humains n'ait lieu en toute impunité. Ratifier le Statut de Rome est l'un des meilleurs moyens de dissuasion pour les crimes graves », a estimé Navi Pillay.

« Les périodes de transition ne sont pas faciles, en particulier les transitions sismiques comme celle qu'a vécue la Tunisie. Je le sais de par ma propre expérience en Afrique du Sud, où l'on est passé d'un Etat d'apartheid dénigré par la communauté internationale, à une démocratie florissante. Les transitions sont longues et les processus difficiles et souvent d'une lenteur décevante et chaotique. Ils ne sont jamais parfaits », a-t-elle prévenu en soulignant que le Haut commissariat aux droits de l'homme (HCDH) est prêt à apporter toute son expérience et son expertise en la matière.

Mme Pillay a souhaité marquer l'ouverture du premier bureau des droits de l'homme de l'ONU dans cette région par un acte simple et symbolique.

« Je vais planter un olivier », a-t-elle dit, expliquant que ces arbres sont un symbole puissant dans tous les pays méditerranéens car ils représentent la paix, et sont réputés pour leur endurance.

« Je souhaite donc que l'olivier que je vais planter ici aujourd'hui reflète l'avènement d'une nouvelle ère de droits de l'homme et de démocratie en Tunisie. Et je voudrais que dans 2000 ans à partir de maintenant, tous les deux, cet arbre et la Tunisie, puissent se retourner vers 2011 et la considérer comme l'année magique où tout a commencé », a-t-elle conclu.