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VIH/Sida : l'ONU salue des études sur le rôle préventif de deux antirétroviraux

De nouvelles études montrent qu'un comprimé par jour peut empêcher l'infection au VIH.
De nouvelles études montrent qu'un comprimé par jour peut empêcher l'infection au VIH.

VIH/Sida : l'ONU salue des études sur le rôle préventif de deux antirétroviraux

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont salué mercredi les résultats de deux études encourageantes montrant que deux antirétroviraux pris sous forme d'un comprimé chaque jour peuvent réduire fortement les risques de transmission du VIH/Sida.

Le tenofovir et le tenofovir/emtricitabine ont été expérimentés comme des médicaments préventifs par les patients. Les chercheurs du Centre clinique de recherche international de l'Université de Washington ont suivi 4.758 couples séro-discordants, c'est-à-dire lorsque l'un des deux partenaires est infecté par le virus et l'autre non, au Kenya et en Ouganda.

Pendant l'étude, le partenaire non-infecté par le virus a pris un comprimé de tenofovir ou un comprimé de tenofovir/emtricitabine ou un placebo. Les couples ont été sensibilisés sur l'utilisation des préservatifs masculins et féminins, précise l'ONUSIDA dans son communiqué.

Pour les personnes qui ont pris le tenofovir, les chercheurs ont constaté qu'il y a eu 62% d'infections en moins que chez ceux qui ont pris le placebo. Les experts ont également conclu qu'il y a eu 73% d'infections en moins chez les patients qui ont pris le tenofovir/emtricitabine comparé à ceux qui ont pris le placebo.

La seconde étude a été menée par le Centre de surveillance des maladies des Etats-Unis. L'expérience, dénommée TDF2, a consisté à fournir à 1.200 hommes et femmes du Botswana un comprimé de tenofovir/emtricitabine ou un placebo. Le traitement a permis de réduire de 63% les infections.

« C'est une percée scientifique qui reconfirme le rôle essentiel que la médecine antirétrovirale doit jouer dans la réponse au Sida », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. « Ces études peuvent nous aider à atteindre le point critique de l'épidémie », a-t-il ajouté.

Ces médicaments sont disponibles sous forme générique dans de nombreux pays à des prix réduits d'environ 0,25 dollar la pilule.

« De nouveaux outils de prévention du Sida sont urgemment nécessaires, et ces études pourraient avoir d'énormes impactes dans la prévention des transmissions hétérosexuelles », a estimé la Directrice générale de l'OMS, Margaret Chan.

« L'OMS va travailler avec les pays pour utiliser ces nouvelles découvertes et protéger plus d'hommes et de femmes des infections du VIH », a-t-il ajouté.

L'ONUSIDA et l'OMS travaillent déjà avec les pays d'Afrique sub-saharienne, d'Amérique Latine et d'Asie pour explorer le rôle potentiel de la prophylaxie pré-exposition au VIH.